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L’étude de la CGE vient mettre des chiffres sur un phénomène encore récent et pas toujours bien intégré dans l’enseignement supérieur français.

Le 8 octobre dernier, à l’occasion de son congrès annuel, la Conférence des Grandes Ecoles…
Publié le 22 décembre 2015
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Le 8 octobre dernier, à l’occasion de son congrès annuel, la Conférence des Grandes Ecoles présentait la première étude jamais réalisée en France sur le fundraising dans les Grandes écoles.
Cette étude vient mettre des chiffres sur un phénomène encore récent et pas toujours bien intégré dans l’enseignement supérieur français.
Pourtant dans cette période de restriction budgétaire la nécessité de diversifier les sources de financement est très prégnante et le fundraising est une voie vers laquelle de plus en plus d’établissements (mais aussi d’acteurs de l’intérêt général au sens large) se tournent sans toujours savoir comment s’y prendre ni par quel bout commencer.

Ce que met l’étude en relief est frappant : en 2013 ce ne sont pas moins de 54 millions d’euros qui ont été collectés par 36 grandes écoles. Pas de quoi bouleverser le modèle économique mais certainement de quoi donner le jour à de beaux projets et poursuivre l’innovation qui, sans cela serait au point mort dans le contexte actuel, c’est un moyen d’améliorer l’accueil des étudiants à travers le financement de bourses, l’attrac¬tivité de nos établissements à l’étranger…
C’est un petit plus dont on ne peut pas se passer car ce modèle est déjà présent chez nos concurrents étrangers qui se donnent les moyens d’avoir des campus performants. On note également une forte concentration puisque à eux seuls, les 13 établissements les plus actifs (au moins 500 000 euros collectés) récoltent 49 millions d’euros. Ensuite arrive un deuxième groupe de 23 établissements ayant collecté 4,9 millions soit un montant moyen de 213 000 euros.

De toute évidence c’est encore bien trop peu par rapport à l’immensité des besoins des institutions de ces écoles. Il est possible de faire bien mieux et d’aller beaucoup plus loin. Alors quel est le dénominateur commun de ce premier groupe ? Il apparaît dans l’étude que le succès tient plus à la professionnalisation qu’à la notoriété de l’école. Ainsi « des établissements de moindre renom parviennent à réunir des montants significatifs dans leurs campagnes de fundraising ».

Une seule certitude pour assurer le succès d’une démarche de fundraising, la professionnalisation et des moyens dédiés sont un impératif ! C’est que le fundraising ne s’improvise pas, il faut sortir du mythe du carnet d’adresses, surtout dans un contexte concurrentiel où l’enseignement supérieur et la recherche sont loin d’être les seuls à aller à la rencontre des entreprises potentielles mécènes et des individus potentiels donateurs. D’autres secteurs tels que celui de la solidarité ont fait sont monté en expertise depuis plus de 20 ans maintenant. Le fundraising est une démarche stratégique de long terme qui doit suivre une méthodologie.

Quels sont alors les facteurs clés de cette démarche stratégique ? Disposer de véritables moyens humains et techniques, du temps et de la disponibilité au plus haut niveau de l’organisation. La réussite d’une stratégie de levée de fonds passe par une forte volonté politique et un engagement de la direction de l’établissement. Il s’agit de créer une véritable culture du fundraising au sein de l’École.
Aux Etats-Unis l’expérience en fundraising est un des prérequis pour diriger un établissement. Si nous voulons réussir dans cette démarche : combler le déficit de formation au fundraising qui prévaut aujourd’hui sera incontournable !

Le fundraising est un métier, qui s’apprend : c’est la mission de l’AFF que de permettre aux professionnels d’apprendre les uns des autres, de se former et de monter en compétences. Nous avons démarré notre action au sein de l’ESR depuis plus de 10 ans maintenant et nous avons accompagné des nouveaux entrants universités ou écoles. Une chose est certaine : ceux qui ont pris le temps de se former, d’échanger avec leurs pairs, de penser stratégiquement ont obtenu des résultats.

Nous disposons en France d’un cadre fiscal parmi les plus incitatifs au monde. Nous avons un enseignement supérieur de qualité avec des acteurs engagés. Beaucoup de choses restent à faire, les potentiels sont énormes si nous nous en donnons les moyens.
A l’AFF nous travaillons, avec nos adhérents, dans le but de construire et de renforcer une culture philanthropique au travers de la professionnalisation, une culture du « give back » comme l’appellent les anglo-saxons. Les fundraisers ne pourront mener tout cela sans moyens et sans l’implication de leurs dirigeants.

Yaële Aferiat

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