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L’Europe en panne ? pas pour la mobilité etudiante en tous cas

En cette époque où les fondements mêmes de l’Europe sont sérieusement remis en cause, que…
Publié le 22 février 2016
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En cette époque où les fondements mêmes de l’Europe sont sérieusement remis en cause, que ce soit sous le coup de la menace de Brexit, du fait de la fermeture des frontières externes et, pire encore, des frontières intra-espace Schengen, face à l’afflux de réfugiés, de la montée des nationalismes de tous poils dans de trop nombreux pays, de l’absence de position commune dans les plus grandes crises internationales, et la liste pourrait encore être allongée… il est heureux de constater que, s’il y a bien un domaine où l’Europe continue de se construire, c’est bien celui de l’enseignement supérieur.

En effet, si l’on en croit les statistiques européennes sur le programme Erasmus, depuis sa création en 1987, ce programme a permis à 3,3 Millions d’étudiants européens d’aller étudier à l’étranger, avec un nombre d’étudiants annuel en croissance constante, puisque, s’il a fallu 14 ans pour atteindre le 1er million, puis 7 pour atteindre le 2ème, il n’en aura fallu que 4 pour envoyer le 3ème million d’étudiants européens dans un autre pays d’Europe.

Cette croisssance continue des flux se constate également en France puisque la dernière enquête « mobilité internationale » de la CGE montre que les étudiants des Grandes écoles françaises n’ont jamais été aussi nombreux à partir à l’étranger, en Europe (29 000, en croissance de 45% par rapport à 2 ans auparavant) et que, symétriquement, les étudiants étrangers européens n’ont jamais été aussi nombreux à venir en France (14 000, en croissance de 15% par rapport à 2 ans auparavant).

Alors, malgré les réticences de notre génération qui n’a pas connu la 2nde guerre mondiale,et pour qui l’Europe n’est donc pas apparue, à la fin du XXème et au début du XXIème siècle, comme une évidence, contrairement à la vision des pères fondateurs pour qui la paix en Europe passait par la réconciliation des peuples… ces évolutions de la mobilité étudiante suffisent à elles seules à rassurer la construction européenne sur le long terme, car, en effet, à force de fréquenter les mêmes « auberges espagnoles », « biergarten » ou « baraques à frites », ces millions d’étudiants finiront bien par nous la faire cette Europe !

Yves Poilane
Directeur de Télécom ParisTech
Président de la  commission
Relations internationales de la CGE

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