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Mines Albi intègre l’associatif dans le cursus de ses ingénieurs

L’Ecole des Mines d’Albi met en place pour la première fois une formation à la…
Publié le 22 novembre 2014
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L’Ecole des Mines d’Albi met en place pour la première fois une formation à la gestion associative. Une initiative innovante, qui s’inscrit dans le rapprochement de deux mondes, celui des grandes écoles et celui des associations, qui se découvrent des valeurs communes et des enrichissements croisés.

« Savoir bien calculer ne suffit plus pour faire un bon ingénieur. Aujourd’hui, on attend plus et mieux d’un nouveau diplômé ». C’est à partir de ce constat que Philippe Farenc, directeur des Etudes adjoint de l’Ecole des Mines d’Albi, aborde la mise en place, pour la toute première fois cette année dans l’école albigeoise, d’une formation au CFGA, Certificat de Formation à la Gestion Associative.

Au premier abord, l’initiative pourrait surprendre : l’imaginaire collectif accorde à l’ingénieur les vertus de la rigueur, de l’efficacité, de la rentabilité. Et à l’associatif celles de la générosité, du bénévolat, du temps offert aux autres. Comme s’il y avait l’esprit d’un côté et le cœur de l’autre. Opposition trompeuse, que les recruteurs des entreprises ont clairement abolie depuis quelques années : disposer sur son CV d’une expérience associative est un plus appréciable, qui montre que le jeune diplômé est capable de s’investir et de s’impliquer sur un projet. Cette réalité se traduit d’ailleurs par la multiplication des activités associatives sur les campus des grandes écoles.

En mettant en place la formation CFGA, Mines Albi franchit un cap supplémentaire. Il ne s’agit plus simplement d’inviter les étudiants à effleurer le monde associatif, mais de leur donner les clefs et les outils qui vont leur permettre de comprendre cet univers particulier, d’y être efficace et de s’y enrichir d’un regard nouveau. « L’industrie et l’association ont chacune leur langage et leurs codes spécifiques, explique Philippe Farenc. Mais les deux se rejoignent sur la nécessité d’agir sur le concret, d’aller au bout d’un projet. Et l’humain est dans les deux cas le moyen et la condition de la réussite. Apprendre aux futurs ingénieurs les codes de l’associatif, comme ils apprennent déjà les codes de l’entreprise, c’est contribuer à en faire des créateurs de valeur, économique, sociale et environnementale »

De la théorie au terrain
Cette innovation a reçu le soutien financier de deux programmes de l’IDEX porté par l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées : l’appel à projet Toulouse Ingénierie et le projet IDEFI « Défi diversités », démontrant l’intérêt de l’enseignement supérieur en Midi Pyrénées pour cette initiative.

Très concrètement, c’est dans le cadre d’un programme coordonné par la CREDIGE (Conférence Régionale des Directeurs de Grandes Ecoles), qui regroupe les Grandes écoles d’ingénieurs, de management et d’enseignement supérieur de Midi-Pyrénées, que prend place la formation théorique du CFGA : 30 heures d’enseignement (gestion administrative, financière et humaine) en présence d’acteurs associatifs, et en prélude à des actions pratiques au service d’associations.

Karine Pinel, responsable de l’antenne de Castres de la structure associative l’Université pour Tous est l’une des intervenants de cette formation. Pour elle, « il est très intéressant de réunir ainsi des publics qui se connaissent en réalité assez peu. On va amener ces jeunes élèves, souvent très performants dans leur domaine, à venir sur notre domaine à nous, celui de l’engagement associatif, du vécu, de l’humain et du concret. » Elle souligne également l’originalité de l’inversion de la démarche : « Généralement, le CFGA vient après plusieurs années d’expérience associative d’un bénévole. Là, il va s’inscrire au début du parcours, et c’est après que les jeunes vont aller sur le terrain. C’est une façon innovante d’aborder les choses».

La sincérité de l’engagement
Le terrain, Guillaume Quelin le connaît bien. Ingénieur diplômé de Mines Albi en 2014, il a eu durant ses études un fort engagement associatif : conteur bénévole dans un service pédiatrie, créateur des Savanturiers, une association de coopération internationale avec le Togo, coordinateur d’une association regroupant des étudiants et jeunes professionnels d’Albi… Une expérience qui selon lui « permet d’améliorer sa relation à l’autre, de s’engager, de réaliser un travail d’équipe. L’apport vient aussi parfois là où on ne l’attend pas : c’est un jour en jouant au théâtre que j’ai eu une idée de présentation d’un dossier technique… A l’inverse, la coordination et l’optimisation des ressources qui sont au cœur du métier d’ingénieur sont également utiles au fonctionnement associatif » Mais c’est avant tout la sincérité de la démarche qu’il met en avant : « Faire bien sur un CV n’est pas la motivation. On ne peut pas tricher, en tout cas pas sur le long terme. Le premier moteur de l’associatif, c’est l’ouverture, la générosité, l’engagement dans la durée. » Des termes qui collent bien à la définition de l’ingénieur moderne, manager « durable » dans l’entreprise citoyenne…


Philippe Farenc
Directeur des études adjoint
responsable du pôle logistique et vie scolaire

à propos de Philippe Farenc

Ingénieur Divisionnaire de l’Industrie et des Mines, Philippe Farenc a rejoint l’Ecole des Mines d’Albi en 2006. Originaire d’Albi, il connait bien cette école et son environnement, issu des premières promotions d’ingénieurs (diplômé en 1999). Après une carrière en DRIRE, il intègre l’Ecole en tant que responsable du département technique, puis est nommé Directeur des études adjoint, responsable du pôle logistique et vie scolaire, poste qu’il occupe depuis 2010. Parallèlement à ses missions régaliennes, il intervient dans les activités de formation de l’Ecole en assurant de nombreuses fonctions de tutorat d’élèves (missions innov’actions, stages, suivi d’apprentis et d’élèves.) Il assure un cours sur le risque industriel accidentel et depuis cette année, fait partie des tuteurs d’un MOOC sur la santé sécurité au travail. Au contact des élèves et de leurs préoccupations, il est à l’origine de cette formation « étudiant & bénévole ».

à propos de l’École des Mines d’Albi-Carmaux

Dirigée par Alain Schmitt, l’École nationale supérieure des Mines d’Albi-Carmaux est une grande École d’ingénieurs généralistes placée sous la tutelle du ministère en charge de l’industrie. Elle a pour mission de former des ingénieurs et des docteurs et d’effectuer des travaux de recherche de haut niveau orientés vers l’entreprise. Elle contribue au développement économique et participe à la création d’activités notamment au travers de son incubateur et de son implication dans les technopôles et les pôles de compétitivité.
L’École fait partie, depuis le 1er mars 2012, de l’Institut Mines-Télécom qui constitue le premier groupe de grandes Écoles d’ingénieurs et de management de France. Elle est également membre associé de l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées.
En savoir + www.mines-albi.fr

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