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Vers une université mondiale de technologie… lieu d’expériences interculturelles

Depuis sa création en 1972, l’Université de Technologie de Compiègne a placé les relations internationales…
Publié le 22 mars 2015
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Depuis sa création en 1972, l’Université de Technologie de Compiègne a placé les relations internationales au cœur de son projet de développement. Celles-ci ont commencé et se poursuivent naturellement par des conventions d’échange et de doubles diplômes. Mais, depuis le début des années 2000, l’UTC s’est engagée dans une stratégie ambitieuse d’internationalisation basée sur la création de plateformes dans des régions cibles.

Cette stratégie est née du constat que contrairement à l’Europe où les collaborations sont faciles à développer grâce à des différences de culture relativement faibles et des distances qui permettent des missions courtes et régulières, le reste du monde est caractérisé par des distances qui rendent difficiles des missions régulières et des différences culturelles fortes. L’objectif général de ces plateformes est donc de déployer les missions des universités de technologie (formation, recherche technologique et partenariats avec les milieux socio-économiques) en créant de réelles expériences d’interculturalité, expériences indispensables pour préparer l’ingénieur contemporain, professionnel capable de s’adapter à des environnements hétérogènes et multiculturels. Ces plateformes contribuent en particulier à atteindre les objectifs spécifiques suivants :

  1. Favoriser les phénomènes d’interculturalité sur le campus de Compiègne en maintenant un pourcentage d’étudiants étrangers supérieur à 25 % ; l’objectif est donc de passer de 12 à 20% d’étudiants étrangers en échange en cycle ingénieur, ce qui amènerait le pourcentage d’étudiants étrangers sur le campus de 20 à plus de 26 % ;
  2. Favoriser des séjours longs et diversifiés pour les étudiants de l’UTC en développant des cursus bi-diplômants voire des formations conjointes ou délocalisées ; en augmentant la durée de la mobilité (un an ou plus) et en diversifiant les activités (études plus stages), les chances de vivre de réelles expériences d’interculturalité augmentent ;
  3. Favoriser la mobilité du personnel administratif, technique et académique ;
  4. Dynamiser la réalisation de projets internationaux de formation, de recherche et d’innovation avec les partenaires universitaires, économiques et institutionnels locaux.

Ainsi, en 2005, l’Université de technologie sino-européenne de l’Université de Shanghai (UTSEUS) a été créée par l’Université de Shanghai (SHU), l’UTC, l’UTT (Troyes) et l’UTBM (Belfort-Montbéliard). Dix ans après sa création, l’UTC reçoit chaque année une soixantaine d’étudiants chinois qui terminent leur cursus d’ingénieur et envoie une vingtaine d’étudiants en semestre d’échange. En 2014, un laboratoire commun SHU-UT a été créé dans le domaine de la ville durable (ComplexCity). Enfin grâce à des conventions avec plusieurs entreprises installées en Chine, UTSEUS remplit aujourd’hui les trois missions fondamentales des universités de technologie.

Plus récemment, en 2014, l’UTC a inauguré un campus à Viña del Mar (Chili). Ayant la même vocation que la plateforme UTSEUS, ce campus de l’UTC propose un tronc commun de deux ans aux élèves non seulement chiliens mais aussi sud-américains. Aux termes de ces deux années, les étudiants peuvent poursuivre leurs études d’ingénieur à l’UTC ou intégrer une université partenaire au Chili (l’Université technique Federico Santa María, l’Université catholique de Valparaíso ou l’Université de Valparaíso). Cette initiative constitue une des toutes premières réalisations du programme PITES (Partenariats internationaux triangulaires d’enseignement supérieur) visant à faciliter l’internationalisation de l’enseignement supérieur français et la poursuite d’études en France.

Les plateformes à l’étranger ont pour vocation de se développer autour de thèmes prioritaires (bioéconomie, mobilité intelligente et santé et technologies) et d’être mises en réseau via non seulement les mobilités des étudiants et des enseignants-chercheurs, mais aussi les outils collaboratifs et pédagogiques (TICE, MOOC, SPOC, …).

Concernant le statut des plateformes, la forme juridique n’est pas unique et s’adapte en fonction du contexte local (création d’une faculté co-gérée au sein de SHU en Chine, création d’un campus délocalisé de l’UTC au Chili).

Enfin, concernant les aspects financiers, le modèle économique n’est pas non plus unique. En Chine, la collaboration financière avec SHU repose sur une exemption mutuelle des frais de scolarité pour les étudiants en mobilité depuis et vers la plateforme, et par une subvention annuelle de SHU aux bénéfices des trois universités de technologie pour l’organisation et la réalisation des enseignements sous leur responsabilité. Au Chili, le modèle économique repose sur des frais d’inscription compensés par un fonds de bourses alimenté par GDF Suez. Pendant la phase de démarrage, le campus bénéficie du soutient de la région Picardie, du ministère des Affaires étrangères, de la corporation du lycée français Jean d’Alembert dans lequel le programme est hébergé et par le Sénat français.

L’UTC, en partenariat avec les autres membres du groupe Universités de Technologie, l’UTT et l’UTBM, souhaite poursuivre cette dynamique dans d’autres régions du monde (le Maghreb, l’Asie du Sud-Est et les Emirats Arabes Unis font d’ores et déjà l’objet de prospections) afin de construire une réelle université mondiale de technologie, lieu d’expériences interculturelles.

Olivier Schoefs
Directeur aux Relations Internationales de l’UTC

A propos d’Olivier Schoefs

– Diplomé en ingénierie de l’Ecole Nationale Supérieure de Génie Chimique de Toulouse (promotion 1995)
– Diplômé de l’Ecole Polytechnique de Montréal (Québec, Canada), M.Sc.A (1996) et Ph.D (2002)
– Stages post-doctoraux à l’Université Catholique de Louvian La Neuve (2002-2003) et à L’Université de Nantes (GEPEA, 2003)
– Maître de Conférence à l’Université de Technologie de Compiègne depuis 2003 au Département de Génie des Procédés
– 2007-2011 : Assistant technique du MAE, directeur de l’Ecole Franco-Chilienne d’Ingénierie, Viña del Mar, Chili
– 2013-… : Directeur aux Relations Internationales de l’UTC.

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