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La vision d’une étudiante de l’ESTP : Bertille Morin

CGE : Être étudiante à l’ESTP et se destiner à une carrière dans les travaux…
Publié le 28 mars 2012
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CGE : Être étudiante à l’ESTP et se destiner à une carrière dans les travaux publics, est un parcours qui s’est dessiné naturellement depuis longtemps, ou y a-t-il des moments clés qui ont déclenché l’attraction pour cette voie de formation et de métier ?
B.M. : Lors de mes études en classes prépas, je ne savais pas vers quel domaine me diriger. En deuxième année, certains de mes amis avaient déjà intégré l’ESTP, leurs échos étaient très positifs et m’ont poussée à chercher plus d’informations dans ce domaine. De plus, mon oncle et mon grand-père étaient entrepreneurs en bâtiment, je me suis alors dit qu’il serait naturel de continuer dans cette voie.

CGE : Avez-vous été confrontée à des difficultés particulières dans votre vie associative ou sportive à l’ESTP selon l’équilibre du nombre de filles et de garçons qui participaient avec vous aux différents projets ?
B.M. : J’ai été très impliquée dans la vie associative de l’école sans jamais rencontrer de problèmes vis-à-vis de la parité. Dans une école qui compte seulement 25 % de filles, il y avait bien souvent plus de garçons dans ces associations. J’ai été membre du BDE (BLOC ETP) avec sept autres filles parmi quinze garçons. Etant très impliquée, je me suis fait ma place parmi eux. J’ai ensuite été membre du Forum ETP en tant que responsable du pôle Communication qui comptait trois garçons et une fille. J’ai donc travaillé avec eux sans aucun souci, en comparant nos points de vue masculins et féminins. Enfin j’ai été membre de l’équipe de rugby féminine, là encore aucun souci avec les garçons qui au contraire aimaient venir nous soutenir !

CGE : Avez-vous une ou plusieurs anecdotes sur les préjugés existants dans les métiers des travaux publics et la réalité du terrain à laquelle votre formation vous prépare ?
B.M. : Il est vrai que quand je me présente devant des personnes étrangères à ce milieu en me disant élève ingénieure en travaux publics et à la fois joueuse de rugby, les gens sont au premier abord plutôt étonnés! Je leur montre qu’on peut être une fille et s’en sortir très bien dans ce milieu tout en étant féminine. Il est vrai qu’avant mon premier stage sur le chantier, les échos et les préjugés que j’entendais me disaient que les relations avec les ouvriers ne seraient pas faciles pour une fille. Au contraire j’ai découvert que tout se passait très bien, les ouvriers sont très respectueux et aiment faire partager leur savoir.

CGE : Quel est votre point de vue et quels sont déjà vos partis-pris vis-à-vis de la répartition des postes managériaux dans les grandes entreprises du bâtiment et/ou sur les chantiers dans la perspective de votre future carrière ?
B.M. : Historiquement le BTP est un secteur masculin, il me parait normal d’avoir encore une majorité d’hommes dans ce domaine qui s’est déjà ouvert aux femmes en quelques années. Cependant les mentalités sur le chantier évoluent, j’ai pu le remarquer lors de mon stage parmi de jeunes conducteurs de travaux et de jeunes et moins jeunes ouvriers et des chefs de chantier, qui m’ont tous bien accueillie et qui trouvent normal que les femmes aient leur place dans le milieu du BTP. Les femmes apportent bien sûr des éléments nouveaux et une fraicheur dans ce secteur indispensable. Je pense et j’ai pour ambition de pouvoir évoluer dans ce domaine à l’égal des hommes.

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