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Accroître l’attractivité de la filière CPGE-GE dans le cadre de la réforme du lycée

La réforme du lycée et donc du baccalauréat, sésame vers l’enseignement supérieur, n’est naturellement pas…
Publié le 12 mai 2020
Accroître l’attractivité de la filière CPGE-GE dans le cadre de la réforme du lycée
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La réforme du lycée et donc du baccalauréat, sésame vers l’enseignement supérieur, n’est naturellement pas sans conséquences pour les filières de formations post baccalauréat, tant pour les formations universitaires que celles des Grandes Ecoles d’ingénieurs ou des écoles de commerces post prépa.

L’esprit de cette réforme repose sur la modularité avec un tronc commun complété d’enseignements optionnels et de spécialités à choisir parmi une douzaine de disciplines. A noter que l’enseignement des mathématiques n’a pas été intégré dans le tronc commun de ce « lycée des possibles », pour reprendre la formule du gouvernement. L’objectif est ainsi que les lycéens se positionnent sur des disciplines tant en fonction d’un projet d’études post bac que de leurs centres d’intérêts ou de leurs compétences.

Si les écoles de commerces vont devoir intégrer une diversité de profils encore plus grande qu’elles ne le font aujourd’hui, pour les classes préparatoires des « futures ex »-filières ECE et ECS, amenées à fusionner au sein d’une filière ECG, cela apporte une grande nouveauté. Elles vont devoir apprendre à « gérer » une plus grande variété de niveaux de leurs futurs préparationnaires en mathématiques, histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques, et enfin en sciences économiques et sociales. En particulier, ce sont les 3 filières d’enseignement en mathématiques (spécialité mathématiques, options mathématiques expertes et mathématiques complémentaires) qui sont au cœur du sujet. En effet, la tentation est forte que d’imposer le suivi des enseignements mathématiques au bac comme condition d’éligibilité à l’entrée en CPGE ECG.

Si divers médias alimentent encore trop souvent une image négative des CPGE telles qu’elles pouvaient exister il y a plusieurs décennies, force est de constater qu’en réalité, elles ont fortement fait évoluer leur pédagogie. Les jeunes préparationnaires d’aujourd’hui ne sont en effet plus ceux d’il y a vingt ans, ils ont de nouvelles compétences et appétences, mais aussi de nouveaux besoins. Par ailleurs, et notamment sous l’impulsion de l’APHEC, les CPGE et les Grandes Écoles de management recrutant en prépa ont renforcé leur collaboration pour mieux expliquer et promouvoir l’intérêt de cette filière en 5 ans, de ce continuum CPGE/GE qui s’est énormément modernisé. In fine, ce modèle est validé par  la performance de l’insertion professionnelle de nos étudiants. A Audencia par exemple, les cours transversaux en place depuis plusieurs dizaines d’années permettent d’entretenir un niveau élevé de culture générale, cher aux étudiants et très utile à leurs futures responsabilités. Un rempart au fameux « blues des prépas » lorsque la rupture entre la CPGE et l’école est trop abrupte.

Ainsi la nécessaire évolution des concours à partir de 2023 doit impérativement intégrer l’ingrédient majeur de ce nouveau lycée : la modularité.

La filière ECG de la rentrée 2021 sera plus modulaire avec un accès par plusieurs parcours possibles, notamment pour choisir l’une des deux options de mathématiques :

  • Mathématiques générales pour les lycéens ayant suivi :
    • spécialité mathématiques + n’importe quelle autre spécialité
    • spécialité mathématiques + option mathématiques expertes + n’importe quelle autre spécialité
  • mathématiques appliquées pour les lycéens ayant suivi :
    • option mathématiques complémentaires + deux spécialités au choix
    • spécialité mathématiques + n’importe quelle autre spécialité

 

En ECG, le choix des options histoire, géographie et géopolitique (HGG) du monde contemporain ou économie, sociologie et histoire (ESH) du monde contemporain ne nécessite aucun pré-requis au lycée. Certes, un lycéen ayant le projet dès la fin de la classe de seconde d’aller en CPGE-ECG se verra conseillé de choisir en première soit la spécialité sciences économiques et sociales soit histoire, géographie, géopolitique et sciences politiques. Mais, un élève n’ayant suivi aucune de ces deux spécialités pourra sans problème candidater en CPGE ECG.

La conséquence de cette modularité, pour les CPGE comme pour les écoles, doit être le respect de l’équité en annihilant toute possibilité de stratégie opportuniste de candidats naturellement enclins à optimiser leurs résultats au concours par exemple en passant des mathématiques expertes au lycée à mathématiques appliquées en ECG, voire même en changeant de mathématiques générales en 1ère année d’ECG vers mathématiques appliquées en 2nde année.

Dans ce contexte, pourquoi ne pas caper les coefficients des épreuves de mathématiques au concours pour limiter la tentation tant de stratégies de candidats que celles d’écoles souhaitant conserver une (trop) forte sélection par les mathématiques ? Dans l’actuelle ECS, les mathématiques comptent pour un maximum de 36% des coefficients dans certaines écoles. Il ne faudrait pas dépasser ce seuil, même avec les mathématiques générales, au risque de réduire l’attractivité et le vivier de la filière. De plus, il est essentiel de garder un équilibre entre les disciplines et faire en sorte qu’aucune n’ait un coefficient anormalement bas. Dans le cas contraire, l’identité et la force des CPGE EC, à savoir la pluridisciplinarité, serait menacée.

 

Alain Joyeux, président de l’APHEC
Nicolas Arnaud, Directeur des Programmes de formation initiale, professeur de Management et de Stratégie à Audencia Business School et co-titulaire de la Chaire Innovations Managériales

 

 

A propos d’Alain Joyeux

Alain Joyeux est président de l’APHEC (Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales) depuis 2016. Agrégé de géographie, il est professeur de chaire supérieure d’histoire-géographie et de géopolitique du monde contemporain en classe préparatoire EC au lycée Joffre à Montpellier.

 

A propos de Nicolas Arnaud

Nicolas Arnaud est Directeur des Programmes de formation initiale, professeur de Management et de Stratégie à Audencia Business School et co-titulaire de la Chaire Innovations Managériales. Ses recherches portent sur la compétence collective, les relations inter-organisationnelles et les nouvelles pratiques de management. Il est l’auteur de nombreux écrits scientifiques et autres articles de presse, tant en France qu’à l’international. Il dirige le Programme Grande Ecole d’Audencia depuis 2017.

 

A propos d’Audencia 

Fondée en 1900, Audencia se positionne parmi les meilleures Ecoles de Management européennes. Régulièrement classée dans les premiers rangs mondiaux par le Financial Times, elle est accréditée EQUIS, AACSB et AMBA. Ainsi, Audencia fait partie du cercle très fermé des Business Schools détenant cette triple accréditation dans le monde. Première Ecole de Management en France à adhérer à l’initiative Global Compact des Nations Unies, également signataire de leurs Principles of Responsible Management Education, Audencia s’est très tôt engagée à former et guider dans leur développement de futurs managers et entrepreneurs responsables. Audencia propose des programmes en management et en communication allant du bachelor au doctorat. Elle a signé des accords avec plus de 300 institutions académiques à l’étranger, et plus de 180 entreprises nationales et internationales. Elle accueille plus de 5100 étudiants, dispose d’un corps professoral de près de 120 enseignants-chercheurs et d’un réseau de plus de 25 000 diplômés. Pour en savoir plus, consultez le site Internet : www.audencia.com et suivez-nous sur les réseaux sociaux : Twitter @audencia.

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