Accueil 5 Diversité & Inclusion 5 Comment lutter contre l’auto-censure des jeunes filles ?

Comment lutter contre l’auto-censure des jeunes filles ?

Uniquement 17,68 % des candidats au concours de l’X étaient des candidates. Cependant, selon une…
Publié le 29 octobre 2014
Partager l'article avec votre réseau

Uniquement 17,68 % des candidats au concours de l’X étaient des candidates. Cependant, selon une étude du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche publiée en 2011 on compte 41,90% de filles en classe préparatoire aux grandes écoles.
Elles ne semblent donc pas réticentes à suivre les enseignements préparatoires aux concours d’entrée aux grandes écoles. En y regardant de plus près, on constate que 29,7% des élèves de classes préparatoires scientifiques sont des jeunes filles ; cela nous amène à constater qu’elles n’aiment pas vraiment les sciences. Pour sa promotion 2014, l’X comptabilise 16,46% de filles alors que le chiffre national pour le nombre de filles en écoles d’ingénieurs s’élève à 27,8%.
Face au constat d’autocensure manifeste chez les jeunes qui ne s’estiment visiblement pas capables d’entrer à l’X, quelles actions peuvent être mises en place pour inciter les jeunes filles à intégrer Polytechnique ?

Une étude de 2011 s’est penchée sur les raisons pouvant expliquer ce faible pourcentage de jeunes femmes à l’École. Il semble en premier lieu que les écoles d’ingénieurs – et l’X en particulier, de par son aspect militaire – ne renvoient pas aux jeunes filles une image attractive suscitant une vocation. Par ailleurs, l’X est également perçue comme étant une école très spécialisante alors que les jeunes filles privilégient une formation académique plus équilibrée et diversifiée. Enfin, les jeunes filles privilégieraient la reproduction du schéma familial au détriment de leur réussite professionnelle alors même que les polytechniciennes sont issues d’un milieu social plus favorisé avec, a priori, un meilleur accès à la sphère scientifique, que celui de leurs homologues masculins
L’École polytechnique est convaincue que la mixité au sein des promotions serait une véritable force : former plus de polytechniciennes permettrait à l’École de favoriser une plus grande parité dans le top management des entreprises.

L’École polytechnique, via le Pôle Diversité et Réussite et son groupe égalité Femmes/Hommes s’est d’abord interrogée sur le périmètre de sa responsabilité sur cette question avant de réfléchir au meilleur moyen de faire concrètement « bouger les lignes ». Comme sur les autres thématiques du pôle, l’idée était de mettre en place une stratégie efficace et innovante pour agir simultanément à deux niveaux : à court terme pour rattraper les chiffres nationaux et améliorer rapidement le pourcentage de filles qui intègrent l’X ; à long terme, pour informer sur les métiers scientifiques, les débouchés et participer à l’augmentation des jeunes filles s’orientant vers les CPGE scientifiques en travaillant avec les institutions et les partenaires universitaires du territoire du plateau de Saclay.
La première action qui débutera en 2014-2015 sera donc en direction des jeunes filles préparationnaires issues des lycées sources : des polytechniciennes se rendront dans un premier temps dans leur lycée d’origine pour présenter l’École avec comme objectifs de :
1. Rendre plus attrayant l’aspect militaire de la formation en insistant sur la formation humaine qui l’accompagne
2. Expliquer qu’il n’existe pas un, mais des parcours de formation à l’X, comme il n’existe pas un, mais des débouchés professionnels à l’issue de l’X.
3. Se raconter et de parler de leur propre autocensure qui aurait pu les dissuader d’intégrer l’X.

Dans un second temps, des lycéennes se verront proposer la participation à un stage sur le campus de Palaiseau qui alternera rencontres, discussions et ateliers pour travailler contre l’autocensure et développer la confiance en soi.

La seconde action se fera plus largement avec les acteurs du territoire : l’École continuera à accueillir des groupes de jeunes filles, à organiser des visites d’entreprises et à toujours veiller à la parité des bénéficiaires de l’ensemble de ses actions diversité. Dans les deux projets, Polytechnique souhaite s’appuyer sur son réseau de polytechniciennes et sur ses laboratoires pour présenter la diversité des métiers et des parcours scientifiques (ingénieurs, enseignement et recherche).

Alors, les jeunes filles ne rêvent pas de faire l’X ? L’École polytechnique reste convaincue du contraire et espère réussir à faire évoluer la situation sur cette question.

1Etude réalisée par 6 polytechniciens dans le cadre de leur Projet Scientifique Collectif.

Alice Carpentier-Fiorina

Partager l'article avec votre réseau
Loading...