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Enjeux géopolitiques du réchauffement climatique

Qu’est-ce que la géopolitique ? La politique est une fonction à deux dimensions, tandis que…
Publié le 25 novembre 2015
Enjeux géopolitiques du réchauffement climatique
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Qu’est-ce que la géopolitique ? La politique est une fonction à deux dimensions, tandis que la géopolitique englobe la terre, l’air et tout le reste. C’est une façon de concevoir la sécurité, ainsi que la géographie, en mettant de côté les limites des conceptualisations traditionnelles.
Il est possible de comprendre les climats et leurs changements ; de comprendre la géographie de l’endroit où vivent les gens et la sociologie de leurs mœurs, sans pour autant comprendre que tous ces facteurs sont liés entre eux. Ainsi, les changements climatiques, en particulier que le concept de réchauffement climatique, doivent être abordés avec l’approche géopolitique – ou intégrée et systémique – afin de vraiment comprendre comment les changements nous affectent comme population humaine et comment ils peuvent être atténués. Considérez la mise en garde de Swynedouw :
… en d’autres termes, si nous nous soucions vraiment profondément du climat et d’autres conditions socio – environnementales, notre regard théorique et nos passions politiques doivent passer d’une simple préoccupation pour l’environnement en soi à une préoccupation et une passion pour l’élaboration de nouvelles politiques. (Swynedouw, 2013, p. 2).

Dans ce contexte, la géopolitique peut signifier beaucoup de choses, et en fonction de l’interprète, elle peut même signifier plusieurs choses en même temps. La notion générale de politique , celle qu’une majorité de gens comprend, est que la politique consiste à prendre le contrôle de personnes, de lieux et de ressources pour utiliser le tout à son avantage. À l’échelle internationale, il est difficile de parler de la notion de politique sans parler des pouvoirs que possèdent de par le monde différents pays, et de plus en plus, divers groupes religieux politisés. À titre d’exemple, il suffit d’effectuer une recherche sur l’« influence du ministère de la Défense sur les énergies alternatives » pour découvrir des centaines de milliers d’articles, blogues, livres et messages qui traitent non seulement de l’intrusion du ministère de la Défense dans le développement de sources d’énergie alternative (et de son utilisation de sources qui existent déjà), mais aussi dans l’esprit de disciples de l’accumulation qui croient au stockage de diverses formes d’énergie pendant que « nous » essayons de déterminer de quelles façons les décisions de la Chine ou celles de la Russie concernant l’énergie affecteront les choix politiques.

Le Journal of Energy Security, un magazine en ligne, s’intéresse particulièrement aux problèmes liés à la sécurité énergétique. La lecture de récentes rubriques incite le lecteur à conclure que les rédacteurs en chef du magazine (et par conséquent les rédacteurs) étaient beaucoup plus préoccupés par des questions liées à l’accaparement et au stockage des sources d’approvisionnement en énergie et des réserves énergétiques que par l’évaluation de la capacité de développement des énergies de remplacement (Journal of Energy Security, 2014). Pourtant, certains articles semblent suggérer une approche géopolitique, même si le sujet n’est pas ouvertement abordé ; le lecteur est plutôt exhorté à comprendre qu’il pourrait s’avérer nécessaire de trouver un compromis entre l’environnement et l’énergie. Il s’agit certainement d’une approche géopolitique, bien qu’elle ne soit pas manifestement explicitée.

Plutôt que de considérer des solutions possibles d’un point de vue environnemental, le Journal suggère qu’il est temps de développer l’énergie nucléaire en Europe, apprendre à utiliser le charbon proprement et efficacement et apprendre à utiliser les gaz non conventionnels comme combustibles (Journal of Energy Security, 2014). Pourtant, quand on lit l’intégralité du rapport, il semble que la raison invoquée est qu’il temps de rompre la dépendance européenne à l’égard du pétrole et du gaz russes, au cas où cette alliance politique se détériorerait. Le Journal a également recommandé l’ouverture de négociations avec la Turquie ainsi que l’accumulation des stocks d’énergie. Presque comme une remarque innocente, on a recommandé de commencer à explorer les façons de contrôler les cas de combustion spontanée du gaz naturel, qui dit-on consume jusqu’à 25 % du gaz naturel disponible (Journal of Energy Security, 2014). Comment cela est-il lié au réchauffement climatique? À son niveau le plus fondamental, soit celui de la perception. La Russie souhaite être perçue comme une puissance mondiale. Par conséquent, toutes les autres nations prennent les précautions nécessaires pour éviter d’offenser la Russie et ainsi se prémunir contre une perte d’accès à son énergie. Voilà pourquoi le Journal suggère de développer d’autres voies d’accès à l’énergie. Il ne suffit pas de reconnaître que différents types d’énergie sont limités et non renouvelables ; on doit également reconnaître que différents facteurs politiques entrent dans le contrôle de cette énergie.

Lorsque les changements climatiques font l’objet de discussions, presque tout le monde peut se remémorer (ou imaginer) des différences dans la nature, des tempêtes sévères et inhabituelles comme l’ouragan Katrina, des sécheresses sahariennes, des incendies au Sud de l’Europe, au Nouveau-Mexique et ainsi de suite. Les médias encouragent ces discussions et ces croyances (Boykoff, 2011). Toutefois, et c’est là l’élément clé, le sujet des changements climatiques apparait dans le débat public de la façon dont il est présenté par les institutions politiques. Pour Elden (2013) allègue que les politiques sont liées aux changements climatiques et à la géographie. Les peuples se sont habitués à faire face à la géographie, mais aujourd’hui celle-ci est tridimensionnelle. Il s’agit d’un facteur clé lorsqu’on discute de changements climatiques, en raison des questions soulevées précédemment : la nécessité de préserver le territoire et les ressources pour sa nation, et pour la protection de sa population. Ainsi, de nos jours, il n’est plus seulement question de la terre et des ressources (par exemple), mais de l’atmosphère même. Si nous étions en contrôle d’un territoire, ça pourrait être une affaire relativement simple – mais comment préserver une atmosphère ? Considérons la différence entre les deux représentations graphiques, ci-dessous.

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