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Frédéric Farré, créateur de l’association MHIGE et fondateur de TURnKEY

Diplômé de l’INSEEC (Bordeaux), Frédéric Farré, 44 ans aujourd’hui, possède plus de 17 années d’expérience…
Publié le 27 juillet 2012
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Diplômé de l’INSEEC (Bordeaux), Frédéric Farré, 44 ans aujourd’hui, possède plus de 17 années d’expérience comme Responsable Export dans différents secteurs (automobile, IAA, logiciels) sur la zone EMEA (Europe Middle East & Africa). Suite à un  »heureux » licenciement, Frédéric fonde la SAI (Societe d’accompagnement a l’international) TURnKEY en 2004 car passionné de la Turquie et de son histoire. Il accompagne donc avec succés depuis presque 10 ans les entreprises françaises dans leur développement. Il a vécu plus de 10 ans à Istanbul aprés 2 ans passés à Ankara comme VIE (ex VSNE). Avec plus de 300 PME accompagnées jusqu’à présent, TURnKEY, bien que multisectorielle, est spécialisée dans les entreprises green tech et clean tech.

CGE : Vous êtes le créateur de l’association MHIGE, association humanitaire française créée il y a 20 ans. Pouvez-vous nous résumer cette aventure, les liens que vous conservez avec l’association aujourd’hui et ce que vous avez gardé de cette expérience dans votre vie de chef d’entreprise ?

F.F. : Historiquement l’association MHIGE (Mission Humanitaire Inter Grandes Écoles) est née en 1988. L’idée à l’origine était de démontrer que les étudiants n’étaient pas seulement capables d’apporter leur contribution en économie, en gestion ou en sport, mais qu’ils étaient aussi capables de se fédérer autour d’un projet humanitaire. Aujourd’hui même si je reste le fondateur de la MHIGE, j’ai passé le témoin à des étudiants qui gèrent désormais l’association à part entière. Ce fut cependant une étape de ma vie.

En premier lieu, j’avais conscience que mon diplôme n’était pas un passe-droit et que, comme disait Coluche, « ce n’est pas parce qu’on a un passeport que l’on sait où poser ses valises ». J’ai réellement pris conscience que l’enjeu principal n’était pas de décrocher un diplôme, mais plutôt de savoir comment l’utiliser ensuite.

Ensuite, la MIHGE m’a apporté énormément en termes de savoir-être, de savoir-faire en complément des autres connaissances plus académiques que j’ai pu acquérir suite à mes années d’études. J’ai réalisé qu’être crédible auprès des entreprises que je démarchais était primordial. Rapidement, j’ai dû apprendre à convaincre mes interlocuteurs avec une idée qui était la mienne et en laquelle je croyais. Une expérience formatrice qui reste dans la droite ligne de mon activité actuelle, par exemple, quand j’accompagne l’installation et l’implantation de sociétés françaises en Turquie, c’est ma crédibilité que je mets systématiquement en jeu.

L’objectif, à l’origine, était de partager avec des étudiants des expériences à l’étranger qu’ils n’auraient jamais eu l’opportunité d’effectuer dans des conditions normales. Sur le terrain, notre défi principal était tout d’abord de prendre conscience des réels besoins des populations. D’où l’importance de favoriser une démarche qualitative plutôt que quantitative. En effet, il nous semblait inutile de « parachuter » des tonnes de matériel sans avoir cerné au préalable les nécessités sur place. Il fallait prendre en compte les réalités du terrain en se rendant sur place tout en se maintenant à l’écoute de nos relais locaux.

CGE : Y a-t-il des convergences entre cette expérience au sein du groupe INSEEC dans l’univers des grandes écoles et la création de votre entreprise TURnKEY ?

F.F. : Il y a eu davantage de points de convergences entre la MHIGE et TURnKEY qu’entre TURnKEY et l’INSEEC. Suite à l’INSEEC je suis parti une année en Espagne puis j’ai travaillé 15 ans en tant que responsable export. Pour résumer je pourrais dire que l’INSEEC m’a apporté la théorie, et la MHIGE la pratique.

Fonder cette association m’a formé en tant qu’homme et en tant que responsable d’une entreprise. Avec le recul je peux dire que la MHIGE m’a donné une réelle ligne de conduite. J’ai dû apprendre à vendre des idées et a y mettre tout le poids de mes convictions. Ce fut le premier projet qui m’a permis de prendre confiance en moi-même. Aujourd’hui avec TURnKEY, j’accompagne l’implantation de sociétés françaises en Turquie, donc je vend une prestation. Mon activité requiert cette confiance et cette crédibilité que seule la MHIGE a pu me transmettre.

CGE : TUnKEY accompagne les entreprises françaises qui souhaitent s’installer en Turquie et vice versa, quels ont été les critères pour choisir ce pays pour développer votre activité professionnelle ?

F.F. : Par un concours de circonstances, auparavant j’avais travaillé autour du bassin méditerranéen, en Afrique et en Amérique du Sud. Suite à un licenciement, je me suis remis en question sur la réelle voie professionnelle que je souhaitais emprunter. Avant je vendais un produit, maintenant j’accompagne des sociétés pour vendre leurs produits sur un marché. C’était la suite logique de mon évolution professionnelle. Plus précisément j’ai choisi la Turquie car j’avais effectué mon Opération civile à l’étranger et j’avais eu un réel coup de cœur pour ce pays, accueillant, chaleureux, dynamique. Au final, c’était surtout un choix d’ordre personnel même si j’aurais pu m’orienter vers des pays que je connaissais. Mon choix s’est porté vers la Turquie, également parce que peu d’acteurs se dirigeaient vers le marché turc et parce que c’est le seul pays musulman doté d’une démocratie.

D’une façon plus générale, j’ai toujours privilégié les conditions de vie plutôt que le contexte économique d’un pays dans mes opportunités d’installation. Par exemple, m’installer en Chine serait inenvisageable car les conditions de vie ne me conviendraient pas, alors que des pays tels que le Rwanda ou le Canada correspondraient d’avantage à mes attentes

CGE : Votre modèle professionnel est-il duplicable dans d’autre pays ? Est-ce votre ambition de le transposer dans d’autres pays que vous connaissez bien comme l’Espagne par exemple ?

F.F. : Oui, même si je pense qu’en Espagne l’idée serait beaucoup moins rentable car l’Espagne reste un pays limitrophe. Or, comme c’est souvent le cas, nos voisins frontaliers estiment inutile d’avoir recours à une quelconque aide lors d’une éventuelle implantation sur un territoire voisin. La Turquie est davantage perçue comme un pays lointain et souvent difficile d’accès. Je pense que notre modèle serait duplicable à condition d’être éloigné du sol français, car plus une entreprise souhaite s’implanter loin de son sol d’origine plus elle aura besoin de conseils.

CGE : Quel attachement avez-vous conservé aux causes humanitaires et arrivez-vous à le concilier avec vos activités professionnelles ?

F.F. : C’est une question que je me suis posée il y a 2 ou 3 ans. J’ai réalisé que depuis la MHIGE j’avais quelque peu délaissé les causes humanitaires. Désormais je m’implique dans la mesure où j’essaie de joindre l’utile à l’agréable. Je m’engage grâce à des missions collectives, comme l’écoconstruction (importation des green tech) dans le but de favoriser les technologies vertes en Turquie. A l’horizon 2015, j’aimerais que 50 % de mes clients soient des green tech ou des entreprises qui favorisent le développement durable. Pour la petite histoire, nous nous sommes engagés à planter 10 arbres dès que nous signons un nouveau contrat. J’essaie donc d’encourager les initiatives vertes au maximum et de faire émerger des projets écologiques entre la Turquie et la France.

Propos recueillis par Maëlle Pustoc’h
Service Communication CGE

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