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L’Agefiph a la mission, d’accroître les moyens pour favoriser l’emploi des personnes handicapées dans les entreprises privées

Odile Menneteau est depuis le 13 septembre 2012 Présidente de l’Agefiph, l’Association de gestion du…
Publié le 24 septembre 2014
L’Agefiph a la mission, d’accroître les moyens pour favoriser l’emploi des personnes handicapées dans les entreprises privées
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Odile Menneteau est depuis le 13 septembre 2012 Présidente de l’Agefiph, l’Association de gestion du Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Spécialiste des questions d’emploi, elle est plus particulièrement en charge de l’emploi des jeunes, des cadres, de l’égalité professionnelle, des séniors et des personnes handicapées au sein de la Direction des relations sociales du MEDEF. Elle a, à ce titre, participé à plusieurs négociations nationales interprofessionnelles et a siégé dans plusieurs conseils d’administration.

Odile Menneteau, pouvez-vous tout d’abord nous expliquer quel est le rôle de l’Agefiph auprès des entreprises et des personnes handicapées ?

L’Agefiph a depuis sa création en 1987 la mission, essentielle, d’accroître les moyens pour favoriser l’emploi des personnes handicapées dans les entreprises privées. A ce titre, l’association accompagne et aide au quotidien, sur le terrain, les personnes handicapées, qu’elles soient en recherche d’emploi ou salariées, et les entreprises avec un seul objectif : développer, grâce à une palette d’aides et de services adaptés, l’emploi des personnes handicapées.

Depuis plusieurs années, nous assistons incontestablement à une prise de conscience de la société en général et des chefs d’entreprise en particulier. Depuis la loi de 1987, toutes les entreprises françaises de 20 salariés et plus ont l’obligation d’avoir au moins 6 % de personnes handicapées au sein de leurs effectifs. Différentes options s’offrent à elles : recruter, faire appel au secteur protégé et adapté, signer un accord sur l’emploi des personnes handicapées ou accueillir des stagiaires. Les entreprises qui ne remplissent pas cette obligation par l’un de ces moyens, versent une contribution financière à l’Agefiph : ce sont ces contributions qui nous permettent de financer l’ensemble de nos actions. Depuis bientôt 30 ans, les lignes bougent et les entreprises sont de moins en moins nombreuses à nous verser une contribution. C’est positif ! Mais beaucoup reste à faire, et nos priorités se construisent en fonction du chemin qui reste à parcourir !

L’une de vos priorités depuis votre élection à la présidence de l’Agefiph est de développer l’alternance. Pensez-vous que ce soit l’une des clés pour permettre aux personnes handicapées d’accéder plus facilement à l’emploi ?
Vous savez, les solutions qui permettent à l’ensemble des demandeurs d’emploi d’accéder plus facilement à un emploi dans notre pays sont les mêmes pour les personnes valides et pour les personnes handicapées. Mais ces dernières pâtissent d’un très faible niveau de qualification, puisque près de 80 % d’entre elles n’ont pas le bac. L’alternance, que ce soit l’apprentissage ou la professionnalisation, est donc une voie à privilégier pour favoriser la formation et l’insertion sur le marché du travail.
Nous savons par ailleurs que l’une des raisons du chômage est souvent une inadéquation entre les compétences des personnes qui cherchent un emploi et les besoins des entreprises. Les contrats en alternance permettent de pallier ce fossé structurel. Ces dispositifs sont donc vraiment « gagnant-gagnant », pour l’entreprise et pour la personne handicapée à la recherche d’un emploi. Un seul chiffre à retenir : près de 70 % des personnes passées par un contrat en alternance sont en poste deux ans après.. C’est donc tout naturellement qu’ils se sont imposés comme devant être des priorités, L’un des enjeux reste néanmoins d’encourager et de développer l’alternance dans les voies d’excellence de l’enseignement supérieur car il y a moins de 8 % de cadres handicapés. Nous déployons également de nombreuses actions en faveur du maintien dans l’emploi des personnes touchées par un handicap ou subissant une aggravation de leur handicap, en finançant des adaptations de postes de travail par exemple.

Vous évoquiez l’apprentissage comme étant également une de vos priorités. N’est-ce pas complexe de mettre en place ce type de dispositif ?
Les voies d’accès à l’apprentissage sont identiques, que le public soit handicapé ou non. La seule différence tient au critère d’âge, levé en ce qui concerne le handicap. Les questions d’accessibilité peuvent être un frein, qui peuvent être réglées au cas par cas. Mais le jeu en vaut la chandelle : l’apprentissage est un formidable outil puisqu’il permet de former et de qualifier des personnes handicapées à tous les métiers de l’entreprise, quels que soient leur âge et leur niveau de qualification, avec à la fin l’obtention d’un diplôme reconnu par l’État et enregistré au Répertoire national des certifications professionnelles. Cette reconnaissance de la qualification est fondamentale pour la personne handicapée : c’est l’accès, au-delà du diplôme, à des parcours professionnels futurs qui reconnaissent les compétences et les potentiels.
Est-ce que vous arrivez à mesurer les effets des politiques que vous menez ?
Les résultats que nous enregistrons sont extrêmement encourageants. En ce qui concerne l’apprentissage par exemple, nous avons noté pour 2013 une augmentation de 24 % du nombre de contrats signés. Notre objectif pour 2014 est d’accroître encore de 25 % le nombre global d’alternants. Les retours des chefs d’entreprise sont également encourageants puisque 72 % des employeurs ayant recruté une personne handicapée en contrat d’apprentissage sont satisfaits du déroulement du contrat.

Quel rôle les grandes écoles peuvent-elles jouer pour améliorer l’accès à l’emploi des personnes handicapées?
Le handicap est maintenant de mieux en mieux pris en compte, que ce soit par l’accueil de jeunes étudiants handicapés dans les grandes écoles mais également par la sensibilisation croissante des managers de demain à ce sujet. De nombreuses personnes handicapées ont des parcours universitaires exceptionnels, mais ce n’est jamais simple pour elles, elles doivent souvent déployer deux fois plus d’énergie qu’une personne valide. Il faut absolument que leur intégration dans le cursus scolaire se fasse comme pour n’importe quelle personne valide. Nous avons encore du chemin à faire en matière d’accessibilité des locaux par exemple.

Nous assistons à une augmentation constante du nombre de demandeurs d’emploi dans notre pays. Les personnes handicapées subissent-elles également cette aggravation de la situation ?
Elles ne sont malheureusement pas à l’abri de la crise économique, bien au contraire. Leur faible niveau de qualification rend leur accès à l’emploi encore plus complexe. Plus que jamais, c’est la mobilisation de tous, écoles, organismes de formation et entreprises, qui permettra de consolider les améliorations observées ces dernières années.

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