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L’investissement des étudiants dans la vie associative

Une association, c’est avant tout un regroupement de personnes autour d’un centre d’intérêt commun. À…
Publié le 25 septembre 2013
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Une association, c’est avant tout un regroupement de personnes autour d’un centre d’intérêt commun. À travers l’investissement associatif, nous nous retrouvons autour d’une noble cause comme la solidarité, la musique, l’écologie, le sport, etc. D’après l’INSEE, 43,4 % des 15-30 ans adhèrent à au moins une association et 25 % pratiquent le bénévolat (ces chiffres sont proches de la moyenne française). Ainsi, l’engagement des jeunes dans la vie associative s’avère particulièrement important. Parmi les associations concernées par cet engagement, nous retrouvons majoritairement des associations sportives (51 % de l’ensemble des associations), des associations culturelles (35 %) et des associations d’anciens élèves (9 %). Bien que des jeunes et des étudiants s’investissent fortement dans la vie associative, favoriser le développement de cet engagement associatif et permettre à un maximum d’étudiants de participer à des projets associatifs (voire de les porter) est une question perpétuelle.

L’investissement associatif apporte beaucoup aux étudiants. Sur le plan professionnel, il permet de côtoyer des profils très variés et d’acquérir des compétences spécifiques, qui plus est le plus souvent complémentaires au cursus suivi. Par exemple, un étudiant en économie prenant part à un projet associatif européen pourra compléter ses connaissances théoriques par une expérience pratique de gestion de projet allant de l’identification de l’appel d’offre à la rédaction du rapport final, en passant par la recherche de partenaires, le montage de budget, la rédaction du projet, la gestion de la subvention et l’organisation du projet. Dans cet esprit, le projet Mobil’campus, porté par les branches parisiennes, angevines et roumaines de l’association Etudiants pour une société durable (ESD), a été géré par trois étudiants de niveau et de cursus variés, qui ont pu compléter leur formation par une expérience extrêmement enrichissante.

Au sein de la même association, un étudiant en histoire a acquis des connaissances en droit et de fiscalité en créant l’antenne strasbourgeoise de l’association, soumise à une loi locale particulière, différente de la loi de 1901. Ces connaissances ont donné à cet étudiant en histoire une ouverture d’esprit qui ne pourra que lui être bénéfique pour la suite de son parcours. Les étudiants qui s’engagent dans une association deviennent ainsi polyvalents et multi-tâches. L’engagement associatif contribue donc à la maturité professionnelle, et peut parfois être un moyen de préciser son projet professionnel. Ainsi, un étudiant en master d’histoire de Paris 3 Sorbonne nouvelle, qui se destinait à l’enseignement, a décidé de changer ses projets à la suite d’une expérience associative. En 2010, grâce à ESD, il a participé à Model European Union, une simulation de grande ampleur du Parlement et du Conseil européen, qui a réunit 200 jeunes de toute l’Europe au Parlement européen de Strasbourg, pour simuler des négociations politiques. Chargé d’incarner un lobbyiste travaillant pour Total, il s’est impliqué avec passion dans la simulation et a décidé de devenir lobbyiste – ayant par la même occasion acquis des contacts professionnels fort utiles durant ce projet associatif.

Dans les pays anglo-saxons, l’engagement associatif retient l’attention des recruteurs et s’avère être un plus qui influence fortement le décrochage d’un entretien d’embauche. Cet effet ne semble malheureusement pas s’observer en France. Ainsi, d’après Yannick L’Horty, chercheur associé au CEE (Centre d’études de l’emploi) : « Dans l’ensemble, le fait d’être engagé dans une activité bénévole n’augmente pas les chances d’être invité à un entretien d’embauche par un recruteur ». Néanmoins, cela peut valoriser un candidat lors d’un entretien, en permettant de créer une proximité avec le recruteur par la discussion autour d’une passion commune.

D’un autre point de vue, l’activité dans une association peut être comprise comme un loisir, où l’on combine l’utile et l’agréable. L’engagement des étudiants au milieu associatif n’est pas que du travail bénévole : c’est aussi de l’amitié, de l’apprentissage et, pourquoi pas, une forme de détente. Il n’y a pas d’experts dans une association, chaque membre a des connaissances propres qu’il partage avec les autres. Au sein d’une association, l’équation 1+1 = 3 prend tout son sens : aucun projet associatif ne peut tenir sans le travail d’équipe. C’est aussi en cela qu’il faut favoriser le développement de l’engagement associatif des étudiants.

Malheureusement, l’engagement associatif ne ressemble pas toujours à un long fleuve tranquille et les difficultés que rencontrent les associations étudiantes sont nombreuses et variées. Les trois principaux obstacles à l’engagement associatif rencontrés par les étudiants sont la difficulté de financer un projet, les problèmes de communication avec leur administration et parfois le manque de possibilité d’aménagement des emplois du temps.

Les financements pour les projets ne sont pas toujours évidents à obtenir, les universités et les écoles refusant de plus en plus de financer seules les projets. En conséquence il devient nécessaire de trouver des partenaires privés ou de décrocher des financements des collectivités (dont les procédures s’avèrent souvent obscures pour les non-initiés). Pour les collectivités, les conditions d’attributions et les dates de soumission des projets changent avec chaque ville et chaque échelon : il est impossible pour la plupart des associations étudiantes d’assimiler toutes ces règles sans aide.

Il arrive également que des projets étudiants échouent faute de communication et d’échanges entre les responsables universitaires. Ainsi, le projet « Met ton campus à l’an vert » n’a pas pu être réalisé l’an dernier par le REFEDD (le Réseau français des étudiants pour le développement durable) dans certains établissements : il fallait obtenir l’autorisation de la présidence tout en montant le projet avec la personne chargée de développement durable. En fin de compte, le temps nécessaire pour ces démarches n’a pas rendu possible la réalisation du projet.

Enfin, le temps consacré à une activité associative peut également concurrencer celui consacré aux études alors que ces deux temps sont complémentaires. Cela est d’autant plus regrettable que de plus en plus d’universités et d’écoles mettent en place des UE facultatives qui pourraient intégrer les activités associatives, avec un double objectif : apprendre aux étudiants à valoriser leurs expériences extra-universitaires et développer leur champ de compétences. Pour le moment, nombres d’associations étudiantes sont obligées durant les périodes d’examens de freiner, voire de stopper l’ensemble de leurs projets, ce qui les oblige le plus souvent à restreindre l’ampleur de leurs projets, donc l’ampleur des retombées positives qu’ils pourraient avoir sur les étudiants et l’établissement qui les accueille. La multiplication du contrôle continu a également eu pour effet de diminuer le temps disponible des bénévoles pour monter des projets. Il est donc crucial de faire en sorte que l’engagement associatif soit reconnu dans les diplômes pour valider des crédits. Plusieurs écoles de commerce montrent la voie en proposant à leurs étudiants d’effectuer un stage au sein de leurs associations ou de prendre une année de césure pour se consacrer à un projet associatif. Cette initiative intéressante mériterait à nos yeux d’être généralisée pour assurer la pérennité des projets associatifs étudiants et développer ainsi l’engagement étudiant dans la vie associative.

Marina Bodescu, présidente de Etudiants pour une société durable Paris
Administratrice du REFEDD
Étudiante en Master 1 à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne


Alain Tord, président du REFEDD
Étudiant ne Master 1 à l’université de Dauphine

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