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Orientation : un problème pour les jeunes ou un défi pour les adultes ?

La crise de l’accès à l’enseignement supérieur à laquelle nous assistons actuellement découle en partie…
Publié le 31 janvier 2018
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La crise de l’accès à l’enseignement supérieur à laquelle nous assistons actuellement découle en partie d’une inadéquation de l’offre et de la demande qui s’est creusée avec les années. Sommés de répondre à une offre de formation hautement complexe, de nombreux lycéens peinent à convertir leur imagination encore adolescente en projet d’études, et c’est justement pour les y aider que le « Plan étudiant » accorde une place nouvelle à l’orientation au lycée. Problème pour les jeunes, l’orientation devient un défi pour les adultes.

 

Plan étudiant : de multiples acteurs, un seul objectif

Les promesses du Plan étudiant ne seront cependant tenues que si les adultes impliqués dans l’orientation des lycéens, dont les positions et les expériences sont si diverses, parviennent à trouver chacun leur place dans une vaste organisation qui n’existe pas encore. Un tel ensemble de forces sera-t-il facile à coordonner ?

Le Plan étudiant prévoit d’accroître le rôle des professeurs principaux de Terminale et du conseil de classe auprès des lycéens. Référents naturels, les professeurs ne sauront cela dit pas remplir cette fonction d’accompagnement au-delà de leur propre connaissance de l’enseignement supérieur, et dans de nombreuses situations personnelles, les conseillers d’orientation resteront les experts véritables de l’orientation.

L’année d’un lycéen sera aussi désormais ponctuée par deux « semaines de l’orientation » au cours desquels des représentants de l’enseignement supérieur et des professionnels de tous les horizons seront invités à présenter leurs formations et leurs métiers. S’il paraît souhaitable qu’aucun format trop contraignant ne soit ici imposé aux lycées, il appartient en revanche à l’institution de proposer des exemples de projets clé en main qui pourront être déclinés localement.

 

Écoles d’ingénieurs et classes prépas : témoigner pour séduire

Les CPGE scientifiques et les écoles d’ingénieurs ont sans conteste un rôle à jouer dans ce vaste dispositif d’aide à l’orientation. À travers leurs journées portes ouvertes, les salons étudiants ou les visites de terrain, les professeurs de classes préparatoires poursuivront leur travail d’information sur les études scientifiques et les métiers de l’ingénieur. Mais c’est aussi sur internet que le public lycéen s’informe et c’est un levier à ne pas négliger. Le site web des classes préparatoires scientifiques (http://prepas.org/ ), référence naturelle pour les lycéens, a par exemple vocation à accueillir des témoignages supplémentaires, auxquels les écoles d’ingénieur pourraient contribuer.

Une parole vivante aiderait également les lycéens à se forger des images et un projet motivant. Il faudra que des ingénieurs viennent témoigner de leur parcours et de leur activité pendant les semaines de l’orientation, et que des représentants des écoles viennent y présenter leurs formations. De telles rencontres avec les lycéens obligeront les écoles d’ingénieurs à développer davantage leurs relations avec l’enseignement secondaire et, là où cela n’existe pas déjà, à tisser des liens localement avec les lycées eux-mêmes.

 

Au-delà du Plan étudiant, le vrai défi : une formation scientifique de qualité au lycée

N’oublions pas cependant qu’au-delà des problèmes organisationnels qu’un dispositif national d’aide à l’orientation pose aux adultes concernés, la qualité de la formation proposée aux lycéens demeure pour eux le premier levier d’une orientation sereine.

Faut-il le dire ? La meilleure information qu’on puisse leur délivrer sur les écoles d’ingénieurs ne comblera jamais l’insuffisance de leur formation scientifique actuelle. Les futurs ingénieurs ont besoin de reconnaître tôt leur goût pour les sciences et les technologies pour s’orienter avec enthousiasme. Qu’on les confronte d’abord au travail intellectuel exigeant que les sciences requièrent, il est alors certain que les lycéens choisiront avec plaisir le beau métier d’ingénieur.

Mickaël Prost
Président
Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques

 

A propos de Mickaël Prost

Mickaël Prost est Président de l’Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques depuis mai 2017 et par ailleurs professeur de mathématiques et d’informatique en classe préparatoire. Ingénieur diplômé de l’École Nationale Supérieure de Techniques Avancées (ENSTA ParisTech) et agrégé de mathématiques depuis 2008, il enseigne tour à tour en BCPST au lycée Corneille de Rouen puis en TSI au lycée Gustave Eiffel de Cachan avant de rejoindre la filière PT* du lycée Chaptal de Paris en 2014.

 

A propos de l’UPS

​L’Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques (UPS) est une association « loi de 1901 » créée en 1927. Elle regroupe actuellement 2700 de membres, soit la quasi-totalité (plus de 90%) des professeurs de chimie, informatique, mathématiques et physique des classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques (hormis les BCPST et les TB). L’UPS milite pour une CPGE scientifique qui correspond à : une formation fondamentale pluridisciplinaire avec des contenus ambitieux, permettant de développer des compétences fondées sur le travail, la rigueur scientifique et la démonstration ; une préparation post-bac en deux ans, relevant du service public d’éducation, à l’ensemble des grandes écoles via des concours anonymes basés sur des programmes nationaux ; un suivi personnalisé ; une procédure de recrutement sélective et transparente des étudiants ; pour chacune des disciplines scientifiques, un enseignant unique par classe ; des professeurs possédant un haut niveau de compétences.

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Twitter : @Prepas_UPS.

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