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Rémy, élève à Grenoble INP – Génie industriel, raconte comment il a mené ses études à la Prépa des INP malgré la maladie de Crohn

Quand avez-vous informé l’école de votre handicap? Dès les premiers jours. Mon cas est un…
Publié le 24 septembre 2014
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Quand avez-vous informé l’école de votre handicap?
Dès les premiers jours. Mon cas est un peu particulier : ma maladie s’est déclenchée en début de terminale et avait été « contenue » grâce à la cortisone jusqu’à l’été précédent l’entrée à la prépa des INP. La reprise du rythme scolaire, très soutenu en prépa, avait participé à une baisse ingérable de mon état de santé. Il s’est donc imposé à moi de faire un retour à la direction le plus rapidement possible, avant de décrocher.

Comment et par qui avez-vous été pris en charge?
J’ai été pris en charge par la directrice des études de la prépa, qui m’a orienté vers le centre de santé. J’ai pris rapidement rendez-vous avec le médecin, avec qui j’ai défini les aménagements dont j’avais besoin. Cela a été très simple car j’ai la « chance » d’avoir une maladie bien connue (pour ses désagréments).
J’ai transmis la fiche des aménagements au Service Accueil Handicap (à qui j’ai bien expliqué que je ne nécessitais pas de prise en charge particulière) et à la scolarité. S’en est suivi une relation directe pendant deux ans avec le personnel de la scolarité, toujours sous la tutelle de la directrice des études.

Quels ont été les aménagements? Qu’en pensez-vous?
J’ai bénéficié d’une dispense d’assiduité et d’un tiers-temps aux épreuves. Je pense tout simplement que sans ces aménagements ma scolarité n’aurait pas été possible. Tout d’abord car j’ai malheureusement manqué un nombre incalculable de cours, ensuite car le tiers-temps (dont je ne voulais pas initialement, car ça me dérangeais de ne plus être sur un pied d’égalité) m’a permis d’être moins angoissé à l’idée d’avoir mal au ventre durant l’examen et de perdre du temps. Par choix personnel, je n’ai finalement fait que compenser le temps passé aux toilettes et je respectais les deux heures de travail.
Je tiens aussi à souligner que l’intelligence avec laquelle la situation a été gérée, un vrai échange et une vraie relation, ont permis au personnel de la prépa de toujours s’adapter à mes impératifs avec beaucoup de gentillesse et je leur en suis très reconnaissant.

Comment vous sentiez vous intégré à la vie de l’école? A la vie étudiante?
Je me suis parfaitement intégré à la vie étudiante grâce à un ami de longue date. Il est vrai que loin de chez moi et sans ami la situation aurait été encore plus compliquée à gérer.  Au niveau de la vie de l’école, aucun changement par rapport à d’autres élèves, sinon des relations privilégiées que ma situation a créées avec le personnel.

Comment avez-vous abordé la recherche de stage?
Ma recherche de stage est arrivée à un moment où j’allais un peu mieux. Je me suis donc présenté normalement en entretien et j’ai rapidement expliqué ma situation et mes contraintes. Cela n’a posé aucun problème. J’ai même rencontré une certaine sympathie, ce qui n’est, je pense, pas toujours le cas.

Quelles pistes d’amélioration proposeriez-vous concernant l’accueil des étudiants en situation de handicap qui sont admis à Grenoble INP ?
En termes d’accueil et d’adaptabilité à la Prépa : rien à changer ! Il est vrai que je pense que des cours magistraux filmés auraient pu être un vrai plus : on ne rattrape jamais complètement un cours en s’appuyant sur des notes.

Quelles pistes d’amélioration par rapport à l’information aux candidats ?
Mon handicap un peu particulier ne me permet pas d’avoir un recul sur d’autres handicaps. Je pense qu’il peut être intéressant de sensibiliser les personnes en situation de handicap au fait qu’ils ne sont pas livrés à eux-mêmes en intégrant Grenoble INP, que le SAH, le centre de santé et l’école travaillent ensemble pour trouver des solutions adaptées à chaque personne (car aucun handicap est similaire). Il est vrai que si j’avais su l’accompagnement possible, mon stress initial par rapport à la gestion des cours et de ma maladie aurait été différent. (Bien que, encore une fois, mon cas soit particulier car mon handicap était récent).

Mon état de santé s’est nettement amélioré en première année de Génie industriel par rapport à mes deux années de prépa. Aujourd’hui, je gère beaucoup mieux ma situation et je passe quasi inaperçu aux yeux de l’administration. Le seul réel aménagement est le fait que je suis placé près de la porte en examen pour sortir rapidement si besoin pendant l’épreuve.

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