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Classes préparatoires scientifiques : objectif bac+5

La classe préparatoire scientifique est une porte vers l’enseignement supérieur avec l’objectif bac + 5…
Publié le 3 juillet 2015
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La classe préparatoire scientifique est une porte vers l’enseignement supérieur avec l’objectif bac + 5 et des carrières de cadres dans les entreprises et les administrations publiques. C’est une filière sélective mais ouverte : chaque année, il reste des places libres dans les classes. La sélection à l’entrée a pour unique objet de ne pas exposer les étudiants à l’échec. Vu du côté du bachelier, ce dispositif est rassurant : il doit savoir que s’il est accepté dans telle ou telle classe préparatoire, c’est qu’il y a sa place et qu’il y trouvera les conditions de sa réussite.

La palette est large à l’entrée et elle est large à la sortie. Les classes préparatoires scientifiques et les grandes écoles sont tout sauf un lieu de formatage et elles ne sont pas réservées aux premiers de la classe. Un élève de terminale S ou STI2D qui a le goût des sciences et qui se trouve dans la première moitié de sa classe en mathématiques et physique-chimie, a sa place en classe préparatoire s’il est prêt à jouer le jeu de l’exigence en termes de quantité et de qualité de travail. Les différentes filières d’accès lui permettent d’ajuster son parcours avec ses goûts, ses points forts, ses objectifs.

Mais « le » concours?
« Le » concours joue parfois un rôle de repoussoir, avec ce que l’imaginaire collectif lui associe en termes de stress, de risque d’échec définitif et sans appel. La réalité est tout autre et c’est justement la continuité dans le parcours classe préparatoire – grande école qui fait l’efficacité et la force du système. Après deux ans de classe préparatoire scientifique, les concours (le pluriel est important) offrent globalement autant de places qu’il y a de candidats. Tous n’iront pas dans la même école, bien sûr, mais dans l’une des 150 écoles d’ingénieurs qui recrutent sur les fameux concours, cinq grands concours et une dizaine de banques de notes associées. Là encore la palette est large, et les capacités testées varient d’un concours à l’autre, en fonction des demandes des écoles qui les utilisent dans leur recrutement : plus de capacités d’abstraction ici, plus de compétences techniques là, des profils équilibrés ailleurs. Qu’attend une école de son concours de recrutement ? Qu’il classe les candidats qui pourront suivre la formation dispensée dans cette école et qu’il mette les étudiants sur la bonne trajectoire.

Le grand mot est lâché : c’est de formation qu’il s’agit, depuis la formulation du vœu et la constitution du dossier sur APB par le futur bachelier jusqu’à la diplomation. Pendant les deux années de classes préparatoires, c’est une formation scientifique à large spectre qui est dispensée et qui prépare à des suites de cursus de haut niveau conceptuel, cette signature de « l’ingénieur à la française », ce profil particulier recherché tant par les entreprises nationales qu’à l’international. On y fait des mathématiques, beaucoup, de la physique chimie, beaucoup, mais ce n’est pas tout. On touche aux sciences industrielles, à l’informatique, on y entretient et consolide son niveau dans au moins une langue étrangère, et on y affine son sens de l’analyse et de la synthèse sur des grandes questions de société, en appui sur des textes littéraires et philosophiques sur un thème renouvelé annuellement : « la guerre » est le thème au programme 2015 par exemple. Sur cette base, les écoles d’ingénieurs pourront construire des formations plus techniques ou plus généralistes, avec l’assurance que tous ces étudiants auront acquis un langage commun leur permettant de travailler ensemble, tout en cultivant des profils variés.

Les bacheliers entrent en classes préparatoires avec des goûts, des capacités et des projets différents, ils évoluent dans des filières différenciées et sont répartis dans des écoles qui ont besoin d’une grande diversité de profils. La formation en école d’ingénieurs comprend une grande part de travaux sur projets traités en groupe par leurs étudiants. Pour bien fonctionner, un groupe de travail doit s’enrichir de compétences variées, parfois complémentaires, parfois cumulatives. Il y faut une part de culture commune et une part de différences irréductibles. Toutes choses que la formation pendant ces cinq années de cursus intègre à chaque étape.


Sylvie Bonnet
Présidente de l’UPS
Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques

A propos de Sylvie Bonnet

Sylvie Bonnet est professeur de mathématiques en classes préparatoires, actuellement en PC* au lycée Victor Hugo de Besançon. Depuis avril 2013, elle est présidente de l’UPS, première femme élue à cette fonction. Depuis juin 2013, elle est membre du CA de la CGE, où elle représente les différentes associations de professeurs de classes préparatoires regroupées en Conférence des classes préparatoires.

A propos de l’UPS

L’Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques (UPS, anciennement l’Union des Professeurs de Spéciales) est une association « loi de 1901 » créée en 1927. Elle regroupe actuellement 2800 membres, soit la quasi-totalité (plus de 90%) des professeurs de mathématiques, informatique et physique chimie des classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques. L’UPS milite pour une CPGE scientifique pleinement inscrite dans le paysage de l’enseignement supérieur, premier cycle des écoles d’ingénieurs, écoles normales supérieures et magistères universitaires qui recrutent en leur sein.
 prepas.org

Les TIPE : travaux d’initiative personnelle encadrés

En classe préparatoire scientifique, le contact de l’étudiant avec la recherche est très tôt effectif. Dès le début du deuxième semestre, l’étudiant est très concrètement plongé dans une activité de recherche. Il en aborde les deux aspects : l’approfondissement de la culture scientifique, à travers la fréquentation de textes qu’il est amené à lire, comprendre et restituer sous forme condensée, mais aussi le questionnement dans le domaine scientifique ou technologique. Chaque année, un thème est fixé nationalement, dans lequel chaque étudiant inscrit une question, une piste de recherche qui lui est propre ou qu’il construit au sein d’un groupe qui se répartira le travail. Encadré par ses professeurs, guidé par des personnes ressources qu’il aura contactées dans des laboratoires de recherche ou des entreprises, il montera une expérience s’il a choisi un sujet dans le domaine des sciences expérimentales, produira du code ou des algorithmes, des conjectures qu’il essaiera de valider par des preuves ou d’illustrer par exemples ou contre-exemples. Ce double exercice s’inscrit dans un volume de deux heures hebdomadaires, dont le contenu évolue de façon très nette au cours des trois semestres où elle est effective : de la découverte à la production d’un résultat personnel qui sera présenté à l’oral des concours. Le résultat est quelquefois surprenant d’inventivité et de maîtrise.

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