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De 1973 à 2013, les classes prépas, ces méconnues ! par Hervé Biausser, président de la commission Amont

Vice-président Ecoles de la CGE, H. Biausser dirige l’Ecole Centrale Paris depuis 2003. Diplômé de…
Publié le 22 mars 2013
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Vice-président Ecoles de la CGE, H. Biausser dirige l’Ecole Centrale Paris depuis 2003.
Diplômé de cette école en 1973, il est licencié en sciences économiques à Paris 1 (1975). Il soutient sa thèse de docteur-ingénieur à l’Ecole Centrale (1976). En 1977, il entre chez Usinor au service Haut fourneau, puis est chef du service Laminage
jusqu’en 1988, et dirige le département Métallurgie métallique (1990-1995).

Ingénieur à l’Institut de recherche de la sidérurgie française (IRSF), centre de recherche du groupe Usinor, il effectue quatre missions d’étude dans la sidérurgie japonaise (1980-1988). De 1983 à 1993, il est également expert auprès de la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier (CECA). De 1995 à 2003, il est professeur de sciences générales et industrielles à l’Ecole Centrale Paris, où il dirige la recherche et l’Ecole doctorale à partir de 2001.

Hervé Biausser est Chevalier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur.


DE 1973 à 2013, LES CLASSES PREPAS, CES MÉCONNUES !

S’il est une constante dans l’histoire de l’enseignement supérieur en France, c’est la prégnance des idées reçues sur les classes préparatoires aux grandes écoles. En tant que vice-président de la CGE, président de la commission Amont de la CGE depuis 2006, et directeur de l’Ecole Centrale de Paris, j’ai pu constater à quel point nos classes préparatoires déchaînaient les passions. Les nombreux témoignages de nos élèves sur la véritable solidarité et la qualité du travail en petit groupe, qui est désormais la règle en prépas, en réaction, souvent indignée, à un article de la romancière Marie Desplechin voulant présenter la prépa comme une école d’individualisme, voire d’égoïsme, en sont un exemple récent.

Aussi est-il important de rappeler quelques chiffres pour dépasser ces a priori, ce à quoi travaille la commission Amont de la CGE. Seulement 38,5 % des étudiants qui ont intégré une grande école à la rentrée 2011 (écoles d’ingénieurs et écoles de management) sont issus d’une classe préparatoire.

Cela signifie, qu’en 40 ans, le recrutement des grandes écoles s’est considérablement diversifié. De nombreuses voies d’admission parallèle, depuis l’université par exemple, ont été créées. Des formations en apprentissage sont proposées dans de plus en plus d’écoles.
De même, les classes préparatoires ont évolué et pris en compte de nouveaux enjeux : les créations de nouvelles filières en CPGE au cours des dernières années, en particulier par le développement de classes réservées aux bacheliers technologiques, permettent à des étudiants de différents profils de candidater aux meilleures écoles.

On ne sait pas qu’il y a davantage de boursiers (de type Crous) en classes prépas (27 % en 2011-2012 contre 20 % en 20081) qu’en deuxième année de médecine (15 %). La presse ne fustige pas régulièrement ce mode de formation, pourtant bien plus sélectif.

Les équivalences (validation de crédits ECTS) existent également pour permettre de poursuivre ses études dans d’autres établissements et notamment à l’université (avec les plus grandes chances de réussite) en cas d’échec en CPGE ou par choix.

85 % des étudiants débutant une CPGE scientifique intègrent une grande école et, au besoin via une réorientation, 99 % obtiennent un grade de master.

Depuis de nombreuses années, la CGE et la commission Amont œuvrent à :

  • l’amélioration de l’information sur les CPGE (à la promotion des carrières scientifiques, auprès des jeunes issus de milieux défavorisés, mais aussi auprès des femmes),
  • la réflexion partagée sur l’évolution de leur pédagogie et de leurs programmes,
  • la poursuite de la diversification de ce mode de recrutement (suivi de l’évolution du taux de boursiers …),
  • l’analyse des freins qui empêchent davantage d’élèves de rejoindre cette voie (chaque année, près de deux mille places restent non pourvues dans les grandes écoles).

Hervé Biausser
Directeur de l’Ecole Centrale Paris

1) RERS 2012, proportion boursiers CPGE

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