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Instiller l’esprit d’entreprendre

Qui n’a jamais entendu les phrases suivantes : « Lui, c’est un entrepreneur mais c’est…
Publié le 22 novembre 2013
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Qui n’a jamais entendu les phrases suivantes :
« Lui, c’est un entrepreneur mais c’est normal, ses parents sont entrepreneurs », ou « C’est facile pour lui, il a trouvé la bonne idée », ou encore « Entreprendre ne s’apprend pas, c’est inné ».
Pourquoi alors enseignons-nous l’entrepreneuriat dans nos écoles ?
Force est de constater que le discours public n’est pas une invitation ni à enseigner ni à apprendre l’entrepreneuriat. Mais tenons bon et essayons de revenir sur quelques idées reçues.
1. Faut-il être fils ou fille d’entrepreneur pour entreprendre ?
Heureusement, la réponse est non. Ce qui peut nous le faire croire, c’est le fait que les enfants d’entrepreneur apprennent effectivement en quoi consiste ce « métier » dans le cadre de leur apprentissage familial. Ils apprennent ainsi au contact de leurs proches à concevoir de nouvelles idées d’affaires. Cela passe pour un héritage, mais c’est en réalité un apprentissage tacite. Les plus sceptiques pourront consulter les travaux de Robert A. Baron sur la génétique et l’entrepreneuriat.

2. « C’est facile pour lui, il a trouvé la bonne idée ». Il y a une certaine inégalité entre les individus face à la recherche d’une idée pour entreprendre, mais elle est avant tout posturale. Il y a celui qui est en veille, qui est vigilent aux changements sociaux, démographiques, réglementaires, politiques, sociétaux, qui grâce à sa perception conçoit l’information qui lui parvient comme le terreau d’une idée entrepreneuriale et il y a celui qui dit : « c’est facile pour lui, il a trouvé l’idée ». Oui, changer sa posture et passer de celle d’attentiste à celle de traqueur d’opportunités n’est pas un changement facile à opérer mais, à nouveau, il s’apprend !!!

3. « Entreprendre ne s’apprend pas, c’est inné » c’est une phrase qui reflète, d’une part, la peur de l’entrepreneuriat et d’autre part, la plus belle barrière à l’entrée jamais créée.
Ceux qui en ont peur, ceux dont la propension à prendre des risques est limitée se conforment volontiers à une sorte de :« Je n’entreprends pas, donc je ne suis pas entrepreneur ». Quel déni ! Et pour certains entrepreneurs, ce n’est sûrement pas à l’école que l’on apprend à entreprendre. A ceux-là, j’adresse mes félicitations pour leur bonne compréhension de la notion de « barrière à l’entrée » si chère à Michaël Porter. Ils auront réussi à écarter des entrepreneurs potentiels de la formation et du coup probablement de l’entrepreneuriat.
Nos efforts quotidiens sont nombreux : dans un premier temps, lutter contre les idées reçues, puis déconstruire des processus qualifiés d’intuitifs en des processus accessibles pour tous les étudiants qui voudront produire l’effort de s’ouvrir au monde, enfin, et c’est probablement l’une des tâches qui nous incombe et qui est la plus délicate : vous aider à pensez que vous pouvez y arriver…
Comment y parvenir : en montrant que des opportunités sont accessibles à tous et que l’idée du siècle n’est pas forcément celle qu’il faut chercher, qu’en maîtrisant des compétences entrepreneuriales, techniques et de management vous pouvez envisager l’entrepreneuriat comme faisable.
Enfin, il faut aller au charbon. Remplir la boîte à outils ne sert à rien si on ne l’ouvre pas et entreprendre devient une aberration si l’on ne montre à personne ce que l’on à bricolé avec. Il faut se confronter au monde : rencontrer des clients et des fournisseurs potentiels, et toutes les autres parties-prenantes (banques, chambres de commerce, etc.). Combien de personnes ont réfléchi trois ans et n’ont jamais réellement entrepris parce qu’ils cherchaient des informations, ou réfléchissaient à la manière optimale d’apporter sur le marché un produit ou un service dont le marché n’avait pas besoin ? Notre rôle est bien d’aider nos jeunes à crever ces vessies qu’on prend pour des lanternes.
L’entrepreneuriat consiste à la fois en pratique et en théorie, théories et pratiques. Ne nions ni l’un ni l’autre. Enseignons les deux.

Vincent Lefebvre

enseignant-chercheur en entrepreneuriat

ISC Paris

ISC Paris

L’ISC Paris, association à but non lucratif créée en 1963, est un établissement privé d’enseignement supérieur reconnu par l’Etat. L’ISC Paris compte parmi les grandes écoles de commerce et de management parisiennes et est membre de la Conférence des Grandes Écoles et du Chapitre des Écoles de Management.
Forte d’un corps enseignant de 70 professeurs permanents et enseignants-chercheurs et de 300 experts professionnels, notre institution s’appuie sur un réseau international de 172 universités partenaires dans 56 pays, des coopérations actives avec plus de 1 200 entreprises et l’association ISC Paris Alumni qui regroupe 14 400 diplômés.
L’ISC Paris compte 2 400 étudiants inscrits dans ses différents programmes :
– le Bachelor in Business, programme post-bac en 3 ans ;
– le Master Grande Ecole (Bac +5 – Grade de master), accessible sur concours après une classe préparatoire ou en admission sur titre après un Bac +2 ou un Bac +3 ;
– 14 MBA Spécialisés en management, finance et marketing, accessibles après un Bac +4/5 ainsi qu’à des professionnels expérimentés ;
– la Formation Continue, qui propose un large portefeuille de formations inter et intra-entreprises, des certificats co-labellisés, l’ingénierie et la création d’universités d’entreprises, et enfin le Master Grande Ecole en Formation Continue.
L’ISC Paris, ses étudiants et diplômés partagent un socle de valeurs communes : dynamisme, pragmatique, humilité, engagement, convictions, diversité et respect.
La vie associative est l’identité de notre institution, le trait marquant de notre pédagogie et la force reconnue de notre diplôme. A l’instar des écoles d’ingénieurs, l’ISC Paris a, dès sa création, imaginé des travaux pratiques, des « laboratoires entrepreneuriaux » qui permettent à nos étudiants d’affirmer leur personnalité et de gagner en savoir-faire et en savoir-être. Ce sont aujourd’hui 22 Entreprises Etudiantes qui font la vie associative et entrepreneuriale de l’ISC Paris.

www.iscparis.com

Vincent Lefebvre

Vincent Lefebvre est enseignant-chercheur en entrepreneuriat à l’ISC Paris, dont il dipômé et il finit actuellement un doctorat au CNAM Paris (Lirsa). Il assure à l’ISC Paris la co-responsabilité de la filière Entrepreneur avec Eric Simon, directeur de la Recherche. Dans ce cadre, il travaille à la fois avec des jeunes, en formation initiale en année de spécialisation, et des adultes, dans le cadre des MBA spécialisés, qui se forment au métier d’entrepreneur. Il assure également la responsabilité de l’incubateur de l’école, qui héberge ses anciens diplômés.
L’entrepreneuriat a toujours été son moteur. Depuis treize ans, il a développé un profil au plus proche des entrepreneurs, que cela soit en tant que chef de projets formation à ADVANCIA, en charge des formations pour les adultes au métier d’accompagnateur d’entrepreneurs ou de dirigeants, avec entre autre le lancement d’un Mastère Spécialisé Finance Entrepreneuriale, créateur d’une manifestation permettant la rencontre des professionnels de l’accompagnement, responsable d’équipe d’accompagnement, enseignant, coordinateur régional de dispositif pour la transmission, ou en tant que responsable de clubs de dirigeants.
Ces différentes fonctions lui ont permis de découvrir l’environnement entrepreneurial dans des structures de diverses natures : association, agence de développement économique, services d’appui de la CCIP et Grandes Ecoles, en France ou à l’étranger.
www.isc-entrepreneurs.com

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