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« Je suis plus que jamais convaincue de la pertinence du modèle des Grandes écoles » A-L. Wack

Anne-Lucie Wack a été présidente de la Conférence des grandes écoles sur trois mandats successifs…
Publié le 8 juillet 2021
« Je suis plus que jamais convaincue de la pertinence du modèle des Grandes écoles » A-L. Wack
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Anne-Lucie Wack a été présidente de la Conférence des grandes écoles sur trois mandats successifs (2015-2017, 2017-2019, 2019-2021). Elle était la première femme présidente de la CGE, depuis sa création en 1973. Elle a pris la suite de Philippe Jamet (2013-2015) et Pierre Tapie (2009-2011, 2011-2013).

Anne-Lucie Wack est directrice générale de l’Institut Agro.

Quels ont été les principaux sujets traités pendant vos six années de présidence de la CGE ?

Ces six années ont été marquées par une pluie de lois et réformes impactant le modèle des Grandes écoles et leur positionnement dans l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche : suites de la loi Fioraso, Stranes, Comue, Idex, Isites, loi sur les stages, réformes de la formation professionnelle et de l’apprentissage, Parcoursup, réforme du bac et du lycée, programme investissements d’avenir… Et ce, dans un contexte d’augmentation des effectifs étudiants, de nouvelle donne internationale, de débats récurrents sur les droits d’inscription, la sélection, l’ouverture sociale, etc., et plus récemment dans un contexte de crise sanitaire Covid-19.

J’ai débuté mon 1er mandat en juin 2015 à un moment charnière où les équipes de campagne pour l’élection présidentielle de 2017 se constituaient déjà. Dès lors nous avons été sur tous les fronts pour contribuer aux débats et promouvoir la place des Grandes écoles en bonne articulation avec les universités et les organismes de recherche.

Nous avons notamment présenté en septembre 2016 au Palais du Luxembourg[1] des propositions concrètes sur la sélection, l’orientation, les droits d’inscription, le bachelor, l’apprentissage, la transformation pédagogique et numérique, l’ouverture sociale, les liens avec les territoires, l’attractivité internationale, les financements, la recherche, l’entrepreneuriat, les incubateurs, la gouvernance, etc. Ces propositions sont restées structurantes pour la suite des actions de la CGE.

Et c’est dans un nouveau moment charnière, à l’approche de l’élection présidentielle de 2022, que j’achève mon 3ème mandat et que je passe le flambeau à Laurent Champaney, directeur général des Arts & Métiers.

Quel bilan tirez-vous de votre présidence ?

Au cours de ces six années, et dans le fil des présidences précédentes, la CGE a gagné en visibilité et légitimité, en reconnaissance politique et capacité d’influence, dans un contexte de profonde transformation de l’enseignement supérieur. La CGE est aujourd’hui un acteur systématiquement consulté et écouté, œuvrant en bonne intelligence avec la Conférence des présidents d’universités (CPU) et la Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI). Elle a noué un dialogue riche et régulier avec les ministères, et notamment le MESRI.

La CGE a également gagné en attractivité et en diversité, avec un nombre accru de membres, et des nouvelles familles d’écoles, notamment sciences-po et architecture. Elle a aussi gagné en capacité à proposer, avec ses actions phares, travaux prospectifs et productions de référence sur tous les sujets clés pour les Grandes écoles et l’enseignement supérieur, leurs dynamiques inclusives et leur impact sociétal, la transformation des métiers et des compétences, la transformation pédagogique et numérique, etc.

Pendant ces six années notre stratégie a été de faire parler nos parties prenantes et la réalité des chiffres pour montrer la performance des Grandes écoles et leur contribution sociétale. Nous avons ainsi impliqué nos parties prenantes – étudiants, alumni, entreprises, territoires, classes préparatoires et lycées…– dans nos évènements et actions et renforcé notre panoplie d’enquêtes et baromètres, observatoire sans équivalent dans la sphère de l’enseignement supérieur et outil clé pour la réflexivité et l’agilité des Grandes écoles.

Nous avons également pris un virage de communication en nous adressant, non plus seulement en « B to B » vers nos partenaires institutionnels et la presse spécialisée, mais aussi en « B to C » : présence accrue dans les salons étudiants, identité visuelle plus forte pour porter la marque Grandes écoles, prises de parole dans les médias grand public, sondages nationaux pour mieux mesurer les attentes[2], « pitches »[3] et « micro-trottoirs »[4] pour mieux nous faire connaître et casser les stéréotypes et idées reçues. Nous sommes aussi allés à la rencontre des conférences régionales et acteurs des territoires pour porter ensemble la voix des Grandes écoles à tous les niveaux.

Quel regard portez-vous sur la CGE et les Grandes écoles à l’issue de vos six années de présidence ?

Ce qui m’a le plus frappée c’est la capacité des 230 écoles membres[5] de la CGE  à trouver rapidement consensus sur tous les sujets clés pour leur performance et leur impact, et à faire de leur diversité une force, autour de leur ADN commun fondé notamment sur le lien à l’entreprise et au monde socioéconomique. La CGE est une conférence particulière, avec une intense activité de ses 12 commissions et 50 groupes de travail où les écoles partagent leur expérience et construisent collectivement; nous avons d’ailleurs créé deux nouvelles commissions (territoires, vie étudiante) et une dizaine de nouveaux groupes de travail.

Après six années de présidence, je suis plus que jamais convaincue de la pertinence du modèle des Grandes écoles et du rôle qu’elles peuvent jouer dans les transformations sociétales. Elles sont les « PME innovantes » de l’enseignement supérieur. Elles peuvent jouer le rôle de locomotives, pour reprendre les termes du ministre Jean-Michel Blanquer à notre congrès de Lille en octobre 2018, et sont l’une des chances de notre pays, comme l’a souligné la ministre Frédérique Vidal, à notre assemblée générale de juin 2017.

Quel bilan tirez-vous de cet engagement de présidente de la CGE sur un plan plus personnel ?

La fonction de présidence repose sur les bases solides de la CGE : cohésion de la gouvernance, production intense des groupes de travail et commissions, équipe permanente dynamique et motivée.

Être présidente de la CGE est toutefois un engagement qui nécessite une grande disponibilité et une mobilisation intellectuelle permanente, pour être en capacité de réagir très vite à de nombreuses sollicitations : journalistes, ministères, auditions (assemblée nationale, sénat, cour des comptes, inspections…), etc., sur une multitude de sujets qui sont souvent à la fois très techniques, très stratégiques et très politiques.

Le niveau d’exigence de la fonction est très élevé avec le double défi de bien connaître les 230 Grandes écoles membres dans leur diversité, et de savoir porter leur voix au plus haut niveau, dans les ministères, à l’Élysée et à Matignon, les entreprises et le monde socioéconomique, et à l’international.

Et enfin il faut pouvoir articuler cette fonction avec celle de direction de Grande école, même si les deux fonctions sont très synergiques, avec dans mon cas la difficulté supplémentaire d’avoir dû mener de front mon 3ème mandat CGE avec la construction de la nouvelle Grande école qu’est l’Institut Agro.

Ces six années ont donc été particulièrement intenses ! Mais je suis fière et honorée d’avoir pu servir cette cause, avec le soutien constant et l’implication active des membres du bureau, des présidents de commission, du conseil d’administration, de l’équipe permanente et de l’ensemble des groupes de travail. Je remercie les dirigeantes et dirigeants des Grandes écoles de la CGE pour leur confiance renouvelée sur les trois mandats. Je continuerai à œuvrer avec la même conviction à leurs côtés au sein de notre conférence, qui à l’approche de ses 50 ans (en 2023) et au vu des transformations et enjeux à venir, apparait plus essentielle que jamais.

 

[1] « Faire réussir la jeunesse » – Les 24 propositions de la Conférence des grandes écoles (CGE) pour un enseignement supérieur agile, attractif, soutenable. https://fairereussirlajeunesse.wordpress.com/les-24-propositions-de-la-cge/

[2] Sondages nationaux Tns Sofres-CGE 2016 et Ipsos-CGE 2019 sur les attentes des français (lycéens, étudiants, familles, entreprises) vis à vis de l’enseignement supérieur et des grandes écoles

[3] Une grande école c’est quoi exactement ? https://www.youtube.com/watch?v=a5EJopksHdo
Une prépa, c’est quoi exactement ?    https://www.youtube.com/watch?v=ZjYQl0TyHk4

[4] Micro-trottoirs CGE – Pour vous c’est quoi une grande école  https://www.youtube.com/watch?v=xDpIUHVi-9w

[5] La CGE regroupe 217 Grandes écoles françaises (écoles d’ingénieurs, de management, architecture, sciences politiques, écoles de défense, écoles vétérinaires et de santé, écoles de création, journalisme, et communication….) reconnues par l’État et délivrant un diplôme conférant le grade de master. A ces 217 Grandes écoles françaises s’ajoutent 13 écoles étrangères. https://www.cge.asso.fr/.

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