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La qualité de la formation dispensée et les compétences de ces bacheliers technologiques sont reconnues par l’ensemble du système éducatif

Nous savons tous que les bachelier(e)s de la série scientifique ne suffisent pas à fournir…
Publié le 22 juillet 2015
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Nous savons tous que les bachelier(e)s de la série scientifique ne suffisent pas à fournir à l’enseignement supérieur les futur(e)s technicien(ne)s – ingénieur(e)s dont la France a et aura besoin. Les bacheliers technologiques représentent plus de 21% des bacheliers à la session du baccalauréat 2014, et de très nombreux talents y sont repérés (plus de 40 % obtiennent une mention au baccalauréat). C’est pour ces raisons que de nombreuses écoles d’ingénieurs, et parmi les plus prestigieuses, et aussi les IUT, recrutent des bachelier(e)s technologiques, pour leurs compétences différentes et spécifiques.

Les réformes conjointes des programmes et des modalités pédagogiques des filières STI2D, STL et STMG mises en place il y a quatre années ont tout d’abord permis d’arrêter la chute importante des effectifs en filières technologiques, mais aussi d’enclencher une dynamique de recrutement très favorable. En effet, à titre d’exemple, la série STI2D connaît une hausse de plus de 12 % de ses effectifs en 4 ans, ce qui justifie bien l’intérêt des élèves et la nécessité de la présence d’une telle série dans le panorama des dispositifs de formation de l’enseignement pré-baccalauréat français, à l’instar des voies scientifiques et professionnelles. De la même façon, la série TB, offrant des places vers les écoles d’ingénieurs dans les domaines de l’agronomie et de l’agro-alimentaire et vers les écoles vétérinaires, a connu récemment l’ouverture de nouvelles sections permettant un accroissement notable d’effectif.

La qualité de la formation dispensée et les compétences de ces bacheliers technologiques sont reconnues par l’ensemble du système éducatif. En effet, et pour preuves, plus de 2200 bachelier(e)s technologiques ont intégré des grandes écoles sur concours ou interclassement en 2014, ainsi que par les nombreux nouveaux dispositifs de recrutement mis en place. Les diplômés issus d’un baccalauréat technologique sont très reconnus en France, mais encore plus à l’étranger, et certaines écoles mettent en place des actions spécifiques, sous la forme de soutien ou de tutorat, pour faciliter l’adaptation et la diplomation de leurs étudiants. Ces preuves ne doivent cependant pas cacher les difficultés d’intégration rencontrées par les candidats avec la mise en place de quotas, parfois très faibles, dans les écoles recrutant sur concours. On note particulièrement, pour les filières technologiques, que le nombre de places en écoles d’ingénieur stagnent, voire régressent, bien que celles-ci soient réservées pour chaque filière, et qu’elles ne suivent pas du tout les évolutions du nombre de futurs bacheliers technologiques et des demandes via le dispositif APB (+ 6% pour la voie TB, + 21% pour la TPC, + 44% pour la TSI et -0.7% pour la ECT par rapport à 2012). Ceci tend à rendre ces formations post-baccalauréat très sélectives, et peut donc freiner les ambitions des bacheliers technologiques.

L’interclassement mis en place pour la voie EC (Economique et Commerciale) procure raisonnablement de bons résultats sur l’intégration des bacheliers technologiques. Le taux de remplissage (nombre d’intégrés/nombre de places réservées) aux concours et via l’interclassement tend vers 80 % lors de la session 2014, ce qui laisse peu de marge de manœuvre pour les futurs candidats. Les modalités pédagogiques d’enseignement ainsi que l’évaluation en école doivent aussi être adaptées, afin de permettre à ces étudiants d’exprimer leurs compétences spécifiques sans jugement de valeurs.

Les injonctions gouvernementales de mai 2009 avec des actions précises détaillées dans le rapport de M. Yazid Sabeg, en tant que Commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, n’ont malheureusement pas toutes été mises en œuvre. De nouvelles actions concrètes, avec l’appui des ministères de tutelle, sont absolument nécessaires afin de permettre au plus grand nombre de futurs bacheliers technologiques d’avoir une formation de grande qualité afin de relever les défis du 21ème siècle.

La filière ATS (Adaptation pour Techniciens Supérieurs), réservée aux titulaires d’un diplôme de technicien supérieur ou d’un DUT, offre aussi la possibilité aux bacheliers technologiques de poursuivre des études longues, en intégrant une école d’ingénieur sur concours ou dossier, après une année de formation en classe préparatoire aux grandes écoles. De nombreuses places (373 en 2014) sont offertes sur le concours ATS, avec un taux de remplissage de 75 %. Cette filière, rénovée en 2014, propose une formation de spécialisation, dans les domaines de la chimie, de la biologie, de l’ingénierie industrielle, du génie civil et du tertiaire. Ces étudiants, lorsqu’ils intègrent une école, sont aussi très demandés et reconnus par les industriels, car ils possèdent, à la fois les compétences scientifiques, mais aussi technologiques, permettant une adaptation très rapide à leur futur métier. L’école des Mines ParisTech et l’ENS Rennes viennent de rejoindre les 38 écoles d’ingénieur recrutant sur le concours ATS Ingénierie Industrielle, reconnaissant, si cela était encore nécessaire, les talents et les compétences de ces étudiants.

La diversité du recrutement souhaitée par les grandes écoles passe inévitablement par la formation de bacheliers technologiques compétents, par un système de formation adapté, par une revalorisation de ces formations et par une ouverture sociale. Mais celle-ci doit encore plus être mise en œuvre, affirmée et assumée de la part des écoles, car il en va de l’avenir de l’économie, de l’industrie française et de la jeunesse.


Sébastien GERGADIER
professeur de Sciences de l’Ingénieur en classes préparatoires TSI
lycée Richelieu de Rueil Malmaison
Vice-président de l’UPSTI

À propos de Sébastien GERGADIER

Sébastien GERGADIER est professeur de Sciences de l’Ingénieur en classes préparatoires TSI, au lycée Richelieu de Rueil Malmaison. Il est vice-président de l’UPSTI, et responsable de la filière TSI depuis 6 ans. Il anime le groupe de travail sur les Filières Technologiques de la commission Amont de la CGE, afin de défendre et promouvoir ces filières, dont il est issu.

À propos de l’UPSTI

L’UPSTI, Union des Professeurs de Sciences et Techniques Industrielles, est une association de professeurs de Sciences de l’Ingénieur et d’Informatique exerçant en Classes préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE) et en pré-baccalauréat. Créée en 1982, elle fédère et crée un réseau de plus de 700 professeurs, répartis dans plus de 200 établissements, en France et à l’étranger. L’UPSTI entretient un dialogue privilégié avec les Grandes Ecoles et l’ensemble des acteurs institutionnels de la formation d’ingénieur. Elle participe à tous les débats concernant la formation scientifique et technologique, et est un laboratoire d’idée permettant de regarder l’avenir de la formation scolaire pour l’adapter aux défis industriels de demain.

Adresse du site : www.upsti.fr

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