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La touche professionnalisante de la formation en grande école : l’apprentissage et les stages

L’APPRENTISSAGE : UNE SYNERGIE AVEC LE MONDE PROFESSIONNEL L’apprentissage s’est beaucoup développé ces dernières années…
Publié le 22 octobre 2010
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L’APPRENTISSAGE : UNE SYNERGIE AVEC LE MONDE PROFESSIONNEL

L’apprentissage s’est beaucoup développé ces dernières années dans les grandes écoles. Selon l’enquête réalisée à la rentrée 2009 par la CGE, 32 écoles de management (sur les 37 écoles membres) et 73 écoles d’ingénieurs (sur 150 écoles membres) proposaient cette filière pour un total de 12 300 apprentis. Les créations continuent à un bon rythme en écoles d’ingénieurs ; parmi les dernières en date citons Télécom ParisTech et l’Ecole Centrale Paris.
Dans les écoles de management, l’apprentissage est généralement ouvert à tous les élèves, sur la base du volontariat, sans sélection particulière, et se fait plutôt durant les deux dernières années de la formation. Dans les écoles d’ingénieurs et à la demande de la Commission des titres d’ingénieur, c’est une formule étalée sur les trois ans de la formation qui est privilégiée, avec un recrutement propre ; un apprentissage sur les deux dernières années seulement, mieux adapté aux élèves venant de CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), reste cependant possible.

Pourquoi proposer des formations en apprentissage ?

C’est une formule qui est particulièrement bien adaptée aux jeunes générations, qui ont parfois des difficultés avec l’enseignement académique traditionnel, même dans l’enseignement supérieur. Elle permet de mieux comprendre la finalité des études et constitue une source de motivation favorisant ainsi la réussite.
L’apprentissage, et tout particulièrement en grande école, a un rôle social. Il permet de s’affranchir des frais de scolarité et même de toucher une rémunération, ce qui encourage de nouveaux publics à « oser » la grande école.

Une nouvelle vision de la pédagogie
L’apprentissage peut ouvrir les écoles à des élèves moins à l’aise avec l’abstraction que les élèves classiques, mais qui ont néanmoins de solides atouts pour réussir une brillante carrière. Dans ce cas, la pédagogie adoptée aura une approche plus inductive que déductive, allant du concret vers la théorie.
L’immersion dans le monde du travail pendant 2 ou 3 ans, avec un double accompagnement par le maître d’apprentissage en entreprise et par le tuteur côté école, aide les jeunes, en particulier ceux qui sont issus de milieux modestes, à acquérir, au-delà même d’une certaine maturité professionnelle, les « codes » implicites qu’ils ne se sont pas appropriés au préalable et qui faciliteront leur insertion professionnelle.
Cette approche est donc le moteur d’une évolution de la pédagogie et a des retombées dans le cursus classique. L’apprentissage par projets par exemple, qui est de plus en plus appliqué dans les écoles, a des similitudes évidentes avec son pendant en entreprise. Il est à noter au passage qu’une description des formations en termes de compétences et non plus seulement de connaissances s’applique parfaitement bien à l’alternance.

Des améliorations souhaitables
Malgré tous ces avantages, ne masquons pas certaines ombres au tableau. C’est d’abord la complexité d’intégrer dans le processus des expériences significatives à l’étranger, et ensuite le financement du dispositif. Pour faire simple, une entreprise répartit sa taxe d’apprentissage (quota) au prorata de ses apprentis, soit une somme d’environ 2 500 euros par apprenti et par an, pour financer une formation dont le coût est supérieur à 10 000 euros annuels. Certains conseils régionaux versent des subventions aux centres de formations des apprentis, d’autres refusent ce soutien à l’enseignement supérieur et privilégient les formations avant le bac. Il faut donc négocier avec les entreprises pour qu’elles financent l’apprentissage après le bac, ce que la loi ne les oblige pas à faire. Et plus le nombre d’apprentis croît, plus le problème s’accentue !

Impact sur la carrière des appentis
L’apprentissage permet de former de jeunes diplômés ayant une solide expérience professionnelle, les fameux « débutants avec 2 ou 3 ans d’expérience ». Les entreprises ne s’y trompent pas et les apprentis sont recrutés encore plus rapidement que leurs camarades de promotion, souvent avec un salaire un peu supérieur.
L’apprentissage est fortement encouragé par les pouvoirs publics pour lutter contre l’échec scolaire et la présence des grandes écoles sur ce terrain contribue très fortement à son image très positive.
Il favorise la mixité sociale. Ses retombées sont très positives et tous les acteurs – entreprises, écoles, apprentis – sont unanimes pour constater son efficacité. C’est une voie à encourager et gageons que les différents partenaires coopèreront à son développement.

Jean-Paul SOUBEYRAND
Directeur du CFA ISEP Entreprises
Animateur du groupe Apprentissage de la CGE

 

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