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Le business model canvas comme analogie pour aider à penser l’emploi de demain ?

Un quart voire la moitié des emplois supprimés dans moins de 10 ans, le remplacement…
Publié le 22 novembre 2016
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Un quart voire la moitié des emplois supprimés dans moins de 10 ans, le remplacement de nombreuses activités salariées par des robots ou des algorithmes, la fin du salariat, les diseurs d’avenir ne manquent pas pour prédire le futur du travail. Plutôt que de réinterroger des grandes tendances déjà bien connues, il nous a paru plus intéressant de proposer d’utiliser le modèle du business model canvas pour encourager les entreprises, les salariés ou futurs salariés et les entrepreneurs à réfléchir à leur positionnement et aux différentes modalités qui feront évoluer le travail et pourront être des leviers de différenciation.

Les entreprises devront être encore plus qu’aujourd’hui très claires quant à leur proposition de valeur liée au travail. Les salariés, et encore plus la jeune génération, attendent de l’entreprise une user experience à l’instar de leurs expériences personnelles de consommation. Si les salariés ne sont satisfaits, l’user experience se fera ailleurs avec d’autres entreprises ou d’autres formes de travail comme le travail indépendant ou l’entrepreneuriat.

Quelle est la nature des relations avec les clients (ici les salariés/fournisseurs de travail) ? Elles pourront passer par une assistance personnelle dédiée, des services en libre service ou automatisés ou encore par l’animation de communautés. Les réseaux sociaux d’entreprises et leurs connections avec les réseaux externes sont déjà dans cette logique. La notion de communauté est ici particulièrement intéressante car elle prend en compte les attentes croissantes d’appartenance, de sens et de partage.

Différents canaux pourront être mobilisés pour communiquer la proposition de valeur « travail » afin d’aider les clients/salariés potentiels à évaluer la proposition de l’entreprise, pour mettre en œuvre cette proposition de valeur et pour fournir le service après-vente « travail » (formation, protection sociale, prévoyance, …).

Tout comme pour les offres de produits/services, les mécanismes de rémunération pourraient varier et intégrer des mécanismes dynamiques par opposition aux mécanismes statistiques sur lesquels s’appuient aujourd’hui les entreprises. Elles pourraient intégrer de nouvelles modalités comme la négociation, le yield management, la fixation de la rémunération en temps réel ou encore les enchères.

L’entreprise a plusieurs segments de clients/salariés auxquels elle doit adapter sa proposition de valeur. Avec cette question de la gestion de la diversité, on retrouve le challenge de gérer plusieurs business models au sein d’une même entreprise tout en limitant la cannibalisation. Donner la préférence à l’un des segments par rapport aux autres est toujours risqué. La recommandation est de s’organiser pour que les différents segments se renforcent.

Une autre notion du business model canvas particulièrement intéressante pour réfléchir à l’emploi de demain est celle des partenaires clés et comme corollaire la place du travail dans un écosystème. L’emploi sera assuré via des constellations regroupant des entreprises ‘traditionnelles’, des startups, des organisations à but non lucratif, des indépendants et des groupements d’indépendants avec une forte mobilité au sein et entre les écosystème d’où la nécessité de penser les différents acteurs comme des partenaires plutôt que des prestataires et de faciliter la mobilité.

Cette analogie avec le business model ne vise surtout pas à banaliser la valeur travail et l’emploi ou à les réduire à un simple produit. Tout au contraire, en plaçant la proposition de valeur au coeur, l’objectif est bien de contribuer à renforcer la valeur du travail en insistant sur les multiples dimensions qui la composent et ce en phase avec les évolutions de l’environnement (politique, économie, social, technologie, écologie, légal). Il faut également insister sur la nécessaire cohérence de l’ensemble des composants du business model canvas travail et de la capacité des acteurs à les faire évoluer rapidement.

Si le business model canvas comme cadre pour réfléchir à l’évolution du travail et de l’emploi est ici développé du côté de l’entreprise, il doit aussi pouvoir s’appliquer pour les salariés, les entreprises mais aussi les acteurs de la formation comme les Grandes Ecoles !


Valérie Claude-Gaudillat
directrice de l’Institut pour l’Innovation, le Design et l’Entrepreneuriat
Audencia Business School

À propos d’Audencia Business School

Fondée en 1900, Audencia Business School se positionne parmi les meilleures Ecoles de Management européennes. Régulièrement classée dans les premiers rangs mondiaux par le Financial Times, elle est accréditée EQUIS, AACSB et AMBA. Ainsi, Audencia fait partie du cercle très fermé des Business Schools détenant cette triple accréditation dans le monde. Première Ecole de Management en France à adhérer à l’initiative Global Compact des Nations Unies, également signataire de leurs Principles of Responsible Management Education, Audencia s’est très tôt engagée à former et guider dans leur développement de futurs managers et entrepreneurs responsables. Audencia propose des programmes en management et en communication allant du bachelor au doctorat. Elle a signé des accords avec plus de 236 institutions académiques à l’étranger, et plus de 160 entreprises nationales et internationales. Elle accueille environ 4 500 étudiants, dispose d’un corps professoral de près de 120 enseignants-chercheurs et d’un réseau de plus de 22 000 diplômés.
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