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Les classes préparatoires économiques et commerciales : un peu d’histoire

Dernière-née des filières de CPGE, la classe préparatoire commerciale apparaît en 1886 lorsque la Chambre…
Publié le 3 juillet 2015
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Dernière-née des filières de CPGE, la classe préparatoire commerciale apparaît en 1886 lorsque la Chambre de commerce de Paris met en place une année préparatoire à l’École des Hautes Études Commerciales (HEC), fondée quelques années plus tôt. A partir de 1970, les classes préparatoires « HEC » se développent dans les lycées publics. Ne proposant d’abord qu’une voie, dite voie générale, elles sont ensuite ramifiées : création de la voie technologique en 1976 et de la voie économique en 1981.

Durant de nombreuses années, le cursus a été d’un an (sauf pour la voie technologique, en deux ans dès l’origine). Mais la réforme de 1995 instaure un cycle préparatoire de deux ans, sur le modèle de la préparation aux écoles d’ingénieurs. Cette réforme s’accompagne d’une refonte des programmes. Dispensé sur deux années dont l’une non soumise à la perspective rapprochée du concours, l’enseignement des classes préparatoires, désormais appelées économiques et commerciales (en abrégé : EC), se trouve approfondi et enrichi.

Le programme d’enseignement :
Il se caractérise par la diversité des disciplines enseignées et par un certain équilibre entre elles. Ainsi l’enseignement dans les voies scientifique (ECS) et économique (ECE) repose-t-il à parts sensiblement égales (les mathématiques étant toutefois renforcées par des heures de TD) sur les 4 « piliers » suivants :
– La culture générale (notamment lettres et philosophie) ;
– Les langues vivantes, au nombre de deux dont obligatoirement l’anglais ;
– Les mathématiques (et l’informatique) ;
– En voie E, l’économie (« Economie, sociologie et histoire du monde contemporain ») ; en voie S, l’histoire/géographie (« Histoire, géographie et géopolitique du monde contemporain »).
En voie technologique, cinq domaines constituent le programme d’enseignement. A la culture générale, aux mathématiques et aux langues vivantes s’ajoutent :
– Le management et la gestion,
– L’économie et le droit.
Cette diversité requiert des élèves un profil équilibré entre les différents domaines (lettres, sciences et techniques, sciences humaines). Ces savoirs et ces compétences variés constituent des bases indispensables, tant pour l’enseignement en sciences de gestion qui sera dispensé en école, que dans la perspective de l’insertion ultérieure dans la vie professionnelle.

Les trois valeurs du concours :
Au terme de leur classe préparatoire, les élèves présentent les concours des grandes écoles de management. Outre le rôle de sélection des candidats pour l’entrée dans les écoles, le concours fournit un objectif à leurs deux premières années d’enseignement supérieur. En lui-même, il possède trois valeurs importantes : républicaine, pédagogique, professionnelle et humaine.
Les candidats venus de tout le territoire sont réunis le jour des épreuves. Égaux devant la copie blanche, ils ont quatre heures pour mettre en œuvre leur savoir et démontrer leur savoir-faire face au sujet. Lorsque l’épreuve est terminée, les copies sont rassemblées et enregistrées ; on fait disparaître le nom du candidat et les copies sont brassées. La correction est anonyme : chacun est évalué selon son ouvrage.
Egalité devant l’épreuve, anonymat de la correction, évaluation selon son mérite sont les pierres d’angle du concours et lui confèrent sa valeur républicaine. Cette valeur puise ses racines dans l’histoire et transcende d’ailleurs les frontières idéologiques, comme en témoigne cette citation de Vauban, inspirateur des premiers examens d’admission aux écoles militaires : « Personne ne doit être reçu […] par faveur ou par recommandation. Il faut que le mérite seul et la capacité des gens leur attirent les emplois. ».

Quoique cela ne soit pas toujours reconnu, le concours possède une forte valeur pédagogique, aussi bien sur le plan du savoir que sur celui des compétences. Certaines épreuves couvrent de vastes parties du programme, ainsi des mathématiques ou du management, par exemple. Elles permettent au candidat de démontrer l’étendue de ses connaissances et sa capacité à les mettre au service d’un raisonnement rigoureux. Dans d’autres épreuves, le candidat doit produire un écrit original dans une langue de qualité : est alors évaluée sa capacité à bâtir un plan, à structurer son propos, à gérer les transitions, à relier et à synthétiser, à affirmer et à nuancer.
Les mêmes qualités sont requises dans les épreuves de langues vivantes, qui permettent en outre d’évaluer l’aptitude à communiquer, à dégager le sens précis des textes, ainsi que la connaissance des cultures en rapport avec les aires linguistiques.
Dernière valeur du concours, mais non la moindre : la valeur professionnelle et humaine. Se tenir prêt le jour J, après deux années de préparation, requiert une méthode et une organisation qui sont justement l’un des points forts de l’enseignement donné en classe préparatoire. Les aptitudes et qualités ainsi développées seront des atouts précieux dans la vie personnelle et professionnelle des élèves.

Actualité et avenir des classes préparatoires économiques et commerciales :
Typiquement français, le système des classes préparatoires bénéficie d’une reconnaissance dans nombre de pays étrangers. Même si ce sont surtout les classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs qui sont connues, le modèle des CPGE économiques et commerciales a lui aussi inspiré des créations de classes sur le même modèle dans des pays étrangers francophones, ainsi au Maroc ou, plus récemment, au Luxembourg. En outre, une réflexion est en cours pour le développement de CPGE internationales.
Quant aux grandes écoles de management françaises qui sont confrontées à un défi d’internationalisation dans un contexte de concurrence accrue, elles restent très attachées à la CPGE, pour la qualité de sa formation, et continuent d’y recruter une part très importante de leurs élèves.

A propos de Philippe Régimbart

Philippe Régimbart, 53 ans, diplômé de l’ESSEC, a commencé sa carrière comme consultant en systèmes d’information et responsable de formation.
De 1997 à 2012, il a occupé différentes fonctions de direction au sein des grandes écoles françaises de management : directeur des études et des admissions de l’ESSEC de 1997 à 2007, puis directeur de l’INSEEC Paris et directeur du programme grande école de SKEMA.
De 2009 à 2011, il a présidé l’association SIGEM, qui gère de manière centralisée l’affectation des candidats des classes préparatoires aux grandes écoles de management.
Depuis 2013, il est directeur des admissions et concours de la Chambre de commerce et d’Industrie de Région Paris Île-de-France.

A propos de la CCI Paris Île-de-France

La Chambre de commerce et d’industrie de région Paris Île-de-France accompagne au quotidien les entreprises dans le développement de leurs projets, les représente et défend leurs intérêts auprès des pouvoirs publics. Elle fait des recommandations pour dynamiser la croissance, forme les talents aux défis de demain et participe à la promotion de la région capitale.
Rattachée à la direction de l’enseignement, la direction des admissions et concours (DAC) gère au plan national plusieurs concours pour le compte de grandes écoles de management (Banque commune d’épreuves BCE, concours CAD, concours Atout+3).

www.concours-bce.com

 

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