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L’industrie du luxe en France : panorama d’un secteur d’excellence

Par essence rares et de qualité exceptionnelle, les produits de luxe baignent un univers dont…
Publié le 22 décembre 2011
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Par essence rares et de qualité exceptionnelle, les produits de luxe baignent un univers dont les frontières sont sans cesse repoussées. Destinés à la personne (mode, parfumerie, cosmétique, joaillerie, …), à l’habitat (mobilier, arts de la table, décoration, …), aux loisirs (voyages, hôtellerie, restauration, etc…) on les retrouve également dans les moyens de transport (jets, yachts, voitures luxueuses…). Ce sont ainsi environ 35 secteurs d’activité économique parmi lesquels les marques de luxe sont présentes.

36 % du chiffre d’affaires mondial du luxe réalisé par les entreprises françaises

Marqués par une croissance à 2 chiffres jusqu’en 2009, les marchés européen et japonais du luxe accusent, crise aidant, une baisse des ventes de 2 à 7 %. Toutefois, des pays émergents parmi lesquels le Brésil, la Russie (et quelques autres) affichent un plein essor du marché du luxe. Par ailleurs, le marché européen représente à lui seul 36 % du marché mondial du luxe. Un marché international, de plus en plus concurrentiel, sur lequel l’industrie du luxe française et l’artisanat de luxe s’exportent particulièrement bien. En effet, d’après une étude réalisée par Eurostaf, les entreprises françaises réalisent 36 % du chiffre d’affaires mondial du luxe devançant les entreprises américaines (23 %) et italiennes (13 %).

Réalisé par 270 000 collaborateurs et 38 000 entreprises artisanales

Si les grands groupes internationalisés et ayant diversifié leurs activités sont plus solides que les entreprises artisanales dans ce contexte international fortement concurrentiel, il n’en demeure pas moins que le secteur reste dynamique et crée de l’emploi industriel. A titre d’exemple, le Comité Colbert (association loi 1901 fondée en 1954 à l’initiative de Jean-Jacques Guerlain) rassemble aujourd’hui 75 maisons de luxe françaises, qui, en une décennie, ont ouvert 22 sites de production sur le territoire national, et dont près de la moitié des effectifs sont dédiés à la production.
A elles seules, les maisons de luxe françaises adhérentes du Comité Colbert affichent 128 000 collaborateurs sur le territoire national (générant 26 milliards de CA, dont 84 % à l’étranger). S’il est ardu de se concrétiser l’ampleur du secteur du luxe français sur la place mondiale, disons seulement qu’il représente à lui seul 2 fois la place du luxe à l’italienne, ô combien réputé tous continents confondus !
40 000 autres personnes sont employées dans des structures non membres du Comité Colbert, portant ainsi le nombre de collaborateurs du secteur du luxe à 170 000 en territoire national, répartis de la création à la publicité en passant par la production, le marketing, etc…
Par ailleurs, les maisons du luxe françaises implantées à l’étranger emploient 100 000 personnes hors territoire national.
Enfin, 38 000 entreprises artisanales reconnues pour l’excellence de leur production épaulent les grands groupes internationaux, très pourvoyeurs d’emplois.

Traditions, patrimoine et profitabilité au cœur des préoccupations

Caractérisée par des métiers reposant sur des traditions séculaires garantes d’excellence, l’industrie du luxe pâtit d’un contexte de plus en plus concurrentiel d’une part, de fluctuations économiques d’autre part, et bien évidemment, de la contrefaçon.
De la transmission des savoir-faire à la lutte contre la contrefaçon, c’est tout un éventail d’acteurs qui œuvrent en faveur de la préservation de l’excellence de cette industrie si particulière ; parmi lesquels les acteurs de l’enseignement, plébiscitant les voies par apprentissage afin de former une main d’œuvre qui réponde aux exigences de perfection de la filière de production et qui s’appuie sur les voies plus traditionnelles pour les métiers du marketing, de la publicité, mais également consacrés à l’innovation. Bien d’autres acteurs œuvrent et notamment le Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, désireux d’accompagner cette filière dans sa recherche de compétitivité. Un Colloque organisé fin 2010 par la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services) sur le thème « l’Industrie française du luxe : un esprit de filière à consolider«  a, entre autres réflexions, insisté sur le fait que « l’avenir est à l’alliance entre l’industrie et l’artisanat » […] « or, la construction d’une relation ne peut pas se faire sans un partage dans la durée, un partage de la stratégie et des enjeux. » Conscient de l’absolue nécessité de maintenir des savoir-faire d’exception en territoire national, et par voie de conséquence, de réinscrire le dialogue entre industriels du luxe et artisans façonniers sur le territoire national (et non par voie de sous-traitance internationale), le Ministère s’est chargé de la question depuis 2009, dans un contexte de crise économique. Auparavant, « deux appels à projets ont permis en 2008 et en 2009 de financer des actions collectives en faveur des entreprises industrielles de la filière du luxe« . Le 14 avril 2010, une charte de bonnes pratiques a été signée entre les fédérations représentant les donneurs d’ordre d’une part, et les sous-traitants d’autre part, permettant ainsi de renforcer le dialogue entre ces acteurs. Un an plus tard, en mars 2011 était lancé par Eric Besson, le Comité Stratégique de filière des industries de la mode et du luxe. Missionné notamment pour élaborer la vision de la sous-traitance française à l’horizon 2020. La dynamique se poursuit avec l’ouverture d’une concertation sur le « fabriqué en France », annoncée par Eric Besson lors du salon « Made in France » du 30 Mars 2011.

A la croisée des savoir-faire, du patrimoine et de l’industrie, au cœur des préoccupations entrepreneuriales et ministérielles, la filière française du luxe, par le mariage subtil qu’elle réalise entre exigence professionnelle et beauté, demeure source de rêve pour la majeure partie d’entre nous.

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