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PISA 2015 : de l’urgence à agir pour un système moins inégalitaire en France !

Rendus publics en décembre 2016, les résultats de PISA 2015 ont à nouveau été largement…
Publié le 25 janvier 2017
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Rendus publics en décembre 2016, les résultats de PISA 2015 ont à nouveau été largement commentés.

Retours sur quelques éléments et analyses…

Pilotée par l’OCDE, la 6ème enquête triennale PISA, Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves, a été menée au printemps 2015 au sein de 72 pays membres ou « économies partenaires » de l’OCDE. Représentatifs des quelque 29 millions de jeunes de 15 ans de ces pays, ce sont environ 540 000 élèves nés en 1999 qui ont pris part à cette enquête.

Mise en œuvre sous la responsabilité de la DEPP pour la France, elle s’est déroulée dans plus de 250 établissements accueillant des élèves de 15 ans scolarisés dans des collèges et lycées (professionnels, agricoles, d’enseignement général et technologiques). Environ 6 100 élèves ont été soumis à PISA 2015 pour la France.

Résultats France : stabilité des scores mais augmentation de la part d’élèves en difficulté

Chaque édition de PISA est consacrée à un thème en particulier : lors de l’édition 2015, le focus était mis sur la culture scientifique, les thèmes de la compréhension de l’écrit, de la culture mathématique et de la résolution collaborative de problèmes étant mineurs.

2 numéros de Note d’Information (DEPP) ont été publiés en décembre dernier suite à communication des résultats internationaux par l’OCDE. Contrairement aux 2 Notes d’information publiées suite à communication des résultats de PISA 2012, la première, (n° 37) est bien dédiée au thème central, la seconde (n° 38) étant quant à elle dédiée aux thèmes mineurs, ce qui semble finalement assez logique.

En revanche, on peut immédiatement mettre en exergue le fait que la première Note d’information publiée est celle qui présente les résultats les plus rassurant. En effet, en matière de culture scientifique, le score de la France est rigoureusement le même que lors de la précédente édition, 495 points, quand le score moyen de l’OCDE a baissé d’un point, s’affichant désormais à 493 points. En matière scientifique, le score de la France est donc très stable.

Une lecture un peu rapide de la seconde Note (n° 38), pourrait être encourageante en matière de compréhension de l’écrit ou le score de la France a progressé de 2 points pour s’établir à 499 points alors que le score moyen de l’OCDE, 493, a baissé d’un point ; mais, puisqu’il faut un mais, elle montre que le score France de PISA 2000 (505 points) n’est pas rattrapé. Par ailleurs, cette note affiche la baisse de 4 points du score en mathématiques, quand celui de l’OCDE n’a baissé que d’1 point. Plus inquiétante encore, elle montre une baisse de 18 points entre 2003 et 2015 !

Gabriela Ramos, Conseillère spéciale du Secrétaire général de l’OCDE et Sherpa G20, dans la note d’accompagnement des résultats France confirme que « même si la performance de la France ne s’est pas détériorée depuis 2012, elle ne montre guère d’amélioration par rapport aux cycles précédents.
Les résultats de la France en sciences et en mathématiques se situent dans la moyenne des pays de l’OCDE, tandis que la performance en compréhension de l’écrit est légèrement au dessus de la moyenne. Toutefois, le système en France reste trop dichotomique : tenu par ses bons élèves, dont la proportion est stable et supérieure à la moyenne des pays OCDE, mais ne s’améliorant pas par le bas, avec une proportion d’élèves de 15 ans en difficulté en sciences toujours au-dessus de cette même moyenne OCDE.
»

Effectivement, avec 22 % d’élèves sous le niveau 2 de compétences, donc, en difficulté, la France, comme lors des 3 dernières enquêtes PISA, affiche une proportion d’élèves en difficulté supérieure à la moyenne de l’OCDE (20 %).

Malgré cela, Gabriela Ramos souligne que la France, à l’instar d’autres pays, a mis en oeuvre des réformes allant dans la bonne direction, en lien avec les recommandantions de l’OCDE […mais ] qu’il est trop tôt pour prendre la mesure des effets de ses réformes récentes dans les résultats de l’enquête PISA 2015. […] Il importe surtout de souligner que, contrairement à une idée reçue assez répandue en France, les résultats de PISA 2015 démontrent que les réformes visant à réduire les inégalités sociales et scolaires ne conduisent pas à un nivellement par le bas des performances. Bien au contraire, dans les pays ayant entrepris de telles réformes, la proportion d’élèves en échec scolaire a en général reculé au cours des 10 années suivantes, alors même que celle des bons élèves a augmenté. Ainsi, parmi les pays de l’OCDE, le Canada, la Corée, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, le Japon, la Norvège et le Royaume-Uni sont autant d’exemples de pays parvenus à atteindre des niveaux élevés de performance en sciences et d’équité en termes de résultats scolaires, tels qu’évalués par l’enquête PISA 2015.

Gabriela Ramos conclut sa note en rappelant combien l’éducation est cruciale et s’inscrit dans une démarche sociétale globale : Dans une perspective plus large, l’éducation est fondamentale en cette période difficile, alors que le populisme semble monter en flèche, que la France a été bouleversée par plusieurs attaques terroristes, et que les inégalités sociales dans le monde ont laissé pour compte un grand nombre de citoyens qui ne font plus confiance aux institutions. Plus que jamais, nous devons investir dans l’éducation scientifique de nos enfants, afin de répondre à cette ère post-factuelle par un dialogue ouvert et éclairé. Plus que jamais, nous devons renforcer nos systèmes éducatifs pour faire face à ces défis nous menaçant toujours de plus de divisions.

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