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Développement durable et action humanitaire ont-ils des objectifs communs ? – Et une sélection d’actualités DD dans les écoles

Pour tenter d’apporter quelques éléments de réponses, commençons par revenir aux définitions. Le développement soutenable,…
Publié le 25 juin 2012
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Pour tenter d’apporter quelques éléments de réponses, commençons par revenir aux définitions. Le développement soutenable, selon le rapport Brundtland, est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». L’action humanitaire quant à elle pourrait se définir par « une réponse solidaire ou charitable à des populations pauvres ou affectées par une crise qui sont dans l’incapacité de répondre à leurs besoins vitaux et/ou d’émancipation ». Elle s’exprime par conséquent dans deux contextes : celui de l’urgence et celui du développement.

Le développement soutenable est universaliste et systémique, la solidarité entre générations et entre les peuples est donc consubstantielle à son accomplissement ce qui, au regard des inégalités Nord-Sud actuelles, devrait faire de l’aide humanitaire un vecteur logique du développement soutenable. Nous en sommes loin, notamment lorsque l’on considère les actions institutionnelles de développement. La Conférence de Rio+20 avait ainsi pour ambition la réduction de la pauvreté mais les États n’ont pas réussi à fusionner les Objectifs du millénaire de développement (OMD) et les Objectifs de développement durable (ODD) avant 2015, confirmant de fait la séparation entre développement et environnement.

Nombre de critiques pointent encore aujourd’hui des actions tout au plus durables (inscrites dans une durée) dans un contexte de développement, voire reléguées à de l’assistanat ou du pansement dans un contexte d’urgence. Du côté de la société civile par contre, la situation évolue rapidement et positivement. Les questions d’inclusions environnementales, économiques et sociales s’immiscent dans les actions humanitaires même en contexte d’urgence. Il suffit de parcourir la toile et notamment les sites internet des ONG humanitaires pour s’en rendre compte.

Dans « le futur que nous voulons », pour reprendre le slogan de Rio+20, le développement soutenable et l’aide humanitaire n’agissent plus de façon dissonante. L’aide humanitaire se restreint aux situations d’urgence en potentialisant durablement les savoir-faire locaux et en apportant le surplus ponctuel de moyens nécessaires à la rapidité de l’action. Dans ce futur-là  il n’est d’ailleurs plus question que de développement soutenable et de gestion de crise. Exit l’ »humanitaire » !

Mais est-ce vraiment le futur que nous, pays riches, voulons ? Sommes-nous réellement disposés à voir le continent africain, pour ne citer que cette région du monde, se développer, s’autonomiser au point d’exercer une véritable souveraineté sur ses ressources naturelles et se doter d’instruments réglementaires suffisamment élaborés pour éviter la fuite massive de ses capitaux (au bas mot 854 milliards de dollars entre 1970 et 2008 selon l’ONG Global Financial Integrity, soit environ 10 dollars pour 1 dollar reçu au titre de l’aide étrangère) ? A la lumière des résultats de la Conférence de Rio nous pouvons en douter, les intérêts économiques et géopolitiques des pays du Nord et le double jeu des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) ont abouti au statu quo en dépit des appels de la société civile à la solidarité.

Pourtant, la solidarité entre citoyens des pays du Sud et des pays du Nord n’est plus seulement une question de morale liée à une prise de conscience environnementale ou sociale, c’est aussi une question économique. Le temps où l’exploitation des richesses des pays du Sud profitait peu ou prou à l’ensemble des populations des pays du Nord est révolu, car la grande majorité des profits des multinationales est réalisée aujourd’hui dans les paradis fiscaux (Londres, Etats-unis, iles Caïman, Hong Kong..) et ce sont chaque année des dizaines de milliards d’euros qui échappent aux caisses des États et par conséquent à leurs citoyens qu’ils soient du nord ou du sud.

La problématique du lien entre aide humanitaire et développement soutenable est en arrière-plan celle du modèle de développement choisi par les pays du Nord, de son réseau international de paradis fiscaux et de ses principaux intéressés, les multinationales, les spéculateurs et quelques régimes politiques corrompus. La seule lueur d’espoir pour les citoyens pauvres est aujourd’hui portée par la société civile et c’est ce que nous a cruellement rappelé la Conférence de Rio+20.

Gérald Majou de La Débutrie
Chargé de mission développement durable

L’actualité DD dans les écoles

La Communauté urbaine de Strasbourg, première agglomération cyclable française, en partenariat avec le CERTU (Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques), le CETE Lyon, organisme du réseau scientifique et technique (RST) du ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, et le Club des villes et territoires cyclables organisent Le premier colloque du vélo partagé, le 11 septembre 2012. Programme et inscription.

Albi accueillera du 24 juin au 7 juillet 2012 l’Université d’été francophone du développement durable. Cette première édition des « Franco2D » est co-organisée par l’École des Mines d’Albi, le Centre universitaire Champollion et la communauté d’agglomération de l’Albigeois. Elle vise à proposer aux étudiants francophones et aux salariés d’entreprises une formation-action sur la mise en pratique des principes du développement durable dans le cadre d’un projet de territoire. Pour en savoir plus.

L’association G du Cœur de l’ESG Management School, une association humanitaire et caritative composée d’une cinquantaine de membres engagés dans divers projets de développement durable se mobilise au Sénégal pour demander l’abolition de la loi de 1977 qui instaure les Villages de reclassement social pour les lépreux. Pour en savoir plus.

Une équipe d’étudiants d’Euromed Management vainqueurs de la compétition SIFE 2012. SIFE mobilise le monde de l’entreprise et de l’enseignement supérieur afin de développer la responsabilité sociale et les compétences entrepreneuriales des étudiants. SIFE accompagne les étudiants dans la mise en oeuvre de projets alliant esprit d’entreprise et utilité sociale. Créée en 1975, l’association SIFE mobilise chaque année plus de 57 000 étudiants de 1 600 universités et grandes écoles réparties dans 39 pays. La compétition nationale rassemblera les meilleures équipes françaises, qui présenteront les résultats et les impacts de leurs projets d’entrepreneuriat social face à des dirigeants d’entreprise. Pour en savoir plus.

Campus Responsables lance le label Restaurant durable©, à l’attention des acteurs de la restauration collective travaillant en gestion concédée dans les établissements d’enseignement supérieur. L’objectif de ce dispositif est d’inciter les restaurants collectifs à adopter une démarche responsable en prenant en compte tous les enjeux du développement durable dans la gestion de leurs activités. Pour en savoir plus.

Comme tous les ans, La Salle Beauvais organise le « Geste environnemental » qui aura lieu lors de la semaine d’intégration des élèves de première année, le samedi 15 septembre 2012. Le but de cette opération est de remercier la Ville pour tous les services qu’elle leur rendra pendant leur cursus (prêt de matériel, mise à disposition de bus, …) en menant différentes opérations sur 5 sites, à Beauvais et aux alentours, sur une après midi. En savoir plus.

Du 25 au 29 juin 2012, Audencia a accueilli 30 étudiants du MBA de l’Université Yonsei (Corée du Sud) pour une semaine consacrée à l’approche française de la responsabilité sociale des entreprises. Au cours de la semaine, les étudiants suivent des cours animés par des enseignants-chercheurs d’Audencia spécialisés dans ce domaine et participent à des visites dans des entreprises de l’Ouest de la France reconnues pour leur engagement. En parallèle, les étudiants travaillent sur des études de cas réels qui les amènent à conseiller des entreprises françaises sur la manière d’améliorer leur performance économique, sociale et environnementale. Ces projets donnent lieu à une évaluation et à l’attribution de crédits dans leur université.

SUPMECA lance une AMAP à partir du mois de juillet 2012, pour laquelle il est prévu une période d’essai de 8 semaines. L’AMAP est un partenariat avec un agriculteur de Marconville dans l’Oise qui fournit déjà un grand nombre d’AMAP du Nord de Paris. Il emploie une quinzaine de salariés (en CDI). Contact informations : Philippe Gaudin.

L’École des Mines de Nantes lance une chaire Développement humain durable & territoires. L’objectif de ce projet réunissant de nombreux partenaires publics et privés porte sur la question du « choix des énergies pour demain et pour tous, sur le territoire » et notamment sur les questions préalables à ce choix : le diagnostic partagé et les principes d’actions. Pour en savoir plus.

Jeudi 31 mai s’est déroulée à l’ENSIAME la quatrième édition de la Journée Environnement Développement Durable, JEDD 4. Organisée par une équipe d’étudiants placés sous la houlette de deux enseignants de l ‘école, cette journée avait pour ambition d’aborder la problématique de réduction des impacts environnementaux dans le cycle de vie des produits. Pour plus d’informations contactez Jean Luc Menet (jean-luc.menet@univ-valenciennes.fr).

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