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Développement durable et temps : lançons le débat

Une fois n’est pas coutume, je vous propose aujourd’hui de débattre sur le sujet de…
Publié le 27 février 2013
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Une fois n’est pas coutume, je vous propose aujourd’hui de débattre sur le sujet de ce mois-ci, autrement dit le petit texte ci-dessous est une introduction et un appel à la réflexion collective

Repondez-y et nous publierons les réponses, pour peu qu’elles soient constructives et non de simples critiques, dans le prochain numéro de Grand Angle. Faites marcher vos neurones et à vos claviers.

Avant d’introduire le débat sur l’intrication des termes de « développement durable » et de « temps » je propose déjà que l’on revienne à l’expression originelle anglaise de sustainable development car la traduction que nous en avons faite s’est écarté d’un sens originel bien plus intéressant, je crois que nous en convenons tous. Par contraction et reformulation je vous convie à une réflexion qui démarrerait sur la question suivante :  quelles relations entre le temps et le soutenable pour l’écosystème terre ?

La réponse à une telle question ouvre d’emblée le débat philosophique sur une autre question : qu’est-ce donc que le temps ? Est-ce une notion objective ? Newton le pensait. Une notion subjective, quelque chose au-delà de l’objectif et du subjectif (transcendantal) ? Rien de tout cela ou tout à la fois ? Pour ma part, et il s’agit bien d’un parti pris, j’opterais pour la proposition de Bergson : le temps c’est une durée vécue, l’expérience du changement avant même que celui-ci se produise. Le temps serait donc un changement considéré dans sa continuité, et non comme une succession d’avant et d’après, qui « traverserait » les existences des êtres, des institutions, des organisations, des écosystèmes et de tout en fin de compte.

Revenons maintenant à notre première question et interrogeons nous sur ce que veut dire « soutenable pour l’écosystème terre ». La soutenabilité est bien plus intéressante que la notion de durabilité car elle met dans la balance l’action de l’homme et l’état des écosystèmes ce qui est une vrai rupture dans la façon de penser notre rapport au monde, le changement de paradigme dont on parle si souvent. Elle permet de conférer artificiellement une conscience à la nature et une des conséquences de cela est, en ce qui concerne notre propos, qu’elle permet d’imaginer une correspondance, un dialogue entre les durées vécues des systèmes naturels et les durées vécues des systèmes humains. Cette projection de la conscience de l’Homme sur la Nature n’est pas sans danger car elle peut déboucher soit sur un ré-enchantement, soit sur un utilitarisme dissimulé de la Nature selon le degré de spiritualité que tout un chacun associe à la notion de développement. Mais quel autre choix avons-nous en tant qu’espèce si nous voulons perdurer ? La Terre ne se pose pas de question existentielle, plusieurs extinctions massives d’espèces ont déjà eu lieu et malgré tout, à chaque fois la vie a repris ses droits, toujours avec plus de diversité et de complexité. La Terre dispose de ce temps là, pas l’Homme.
Alors in fine comment les cycles temporels des hommes et de leurs créations peuvent-ils s’arranger des cycles temporels de la Nature sans mettre en danger l’espèce humaine ? Puisque nous avons peu de liberté d’action sur les cycles temporels de la Nature, ne faut-il pas repenser l’ADN de nos sociétés humaines pour y introduire du temps long ? Voici mes propositions, sans autocensure:

  1. Dans le champ politique
    Protéger les citoyens et la nature des effets néfastes de la politique à court terme en renforçant régulièrement la constitution des états avec les avancées sociétales.
    Donner une existence légale aux générations futures.
  2. Dans le champs des organisations (entreprises, associations..)
    Intégrer les missions sociales et environnementales au même niveau que les missions économiques dans les statuts des organisations
  3. Dans le champ individuel
    Favoriser la diffusion d’une culture humaniste et spirituelle permettant de ré-enchanter la Nature.

C’est à vous de jouer maintenant, envoyez moi vos réflexions et propositions ici.

Gérald Majou de La Débutrie
Chargé de mission développement durable de la CGE

60 millions de tonnes de déchets électroniques par an dans le monde : et si on en parlait ?

Par Cédric Gossart, docteur en sciences politiques et économiques, membre du groupe de recherche KIND de Télécom Ecole de Management et du groupe EcoInfo du CNRS.

Il vient de publier « Impacts écologiques des Technologies de l’Information et de la Communication » (EDP Sciences). Il enseigne au sein du département Langues et Sciences Humaines de l’école.

Dans le monde, près de 60 millions de tonnes de déchets électroniques sont générées chaque année. L’Union Européenne arrive en tête (12%), juste devant les États-Unis (11%) et la Chine (9%), qui devrait toutefois nous dépasser en 2015 avec 15% des 76 millions de tonnes de déchets électroniques qui seront alors générées dans le monde. Alimentés par une industrie du numérique florissante, ces déchets contiennent de nombreuses substances toxiques qui en font des produits dangereux, qu’il est en principe interdit d’exporter. Mais comme les technologies de l’information et de la communication (TIC) semblent immatérielles et qu’elles sont au cœur de la croissance des économies des pays à haut niveau de revenu, on ne parle guère de leurs impacts écologiques : peu d’informations circulent sur le cycle de vie des TIC, et encore moins sur la collecte et le recyclage des déchets électroniques… Lire la suite

Plus d’infos
Blog du groupe de recherche KIND de Télécom Ecole de Management
Page perso de Cédric Gossart
Contact : Cédric Gossart

 

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