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Femmes & Développement Durable : un réseau, un regard

Entretien avec Barbara Weiss-d’Anglade – Secrétaire générale de l’association Femmes & Développement Durable Gérald de…
Publié le 29 octobre 2014
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Entretien avec Barbara Weiss-d’Anglade – Secrétaire générale de l’association Femmes & Développement Durable

Gérald de la Débutrie (CGE) : Pouvez-vous nous parler de la genèse du réseau Femmes & Développement Durable ?

Barbara Weiss-d’Anglade (BWA) : Le réseau est né en 2000 à l’initiative de trois pionnières. Sans organisation formelle et visant uniquement un public féminin dans un premier temps, le réseau Femmes & Développement Durable (FDD) s’est structuré en 2012 en association loi 1901, ouverte aussi à un public masculin. Il fédère près de 600 personnes à ce jour. Son objectif consiste, d’une part, à promouvoir un regard féminin sur toutes les questions liées à l’environnement, à la santé et, plus généralement, au développement durable. D’autre part, l’association s’attache à valoriser les actions des femmes en faveur du développement durable. Les activités de l’association s’organisent autour des échanges professionnels, du partage d’expériences et de bonnes pratiques, et du networking.

CGE : Vous évoquez le « regard féminin », quelles sont ses spécificités ?

BWA : Tout d’abord je tiens à dire que notre réflexion se place dans le cadre du monde du travail. Nous pensons que les femmes ont une approche différente (des hommes) de la créativité, moins empreinte de calculs politiques ou stratégiques et tournée vers des solutions pragmatiques. Leur mode de communication est aussi plus ouvert, plus à l’écoute, ce qui est particulièrement important dans la résolution (et la prévention) des conflits dans l’entreprise, créant ainsi la base pour un échange plus constructif. Nous constatons aussi que la compétition régit très souvent les rapports entre hommes alors que les femmes ont plus tendance à avoir recours aux compétences collectives (esprit d’équipe, …). Notre propos n’est pas de dire que les hommes ou les femmes sont meilleures pour telle ou telle chose mais plutôt que la diversité au sein des équipes, et pas uniquement des genres, est plus prolifique pour l’entreprise. Ceci explique d’ailleurs que nous ayons ouvert notre association aux hommes : c’est en croisant les regards que l’on avance.

CGE : Y a-t-il un regard féminin concernant le développement durable ou l’environnement ?

BWA : Nous ne pouvons parler qu’en termes de généralités, chaque individu pris indépendamment ayant ses propres caractéristiques. Mais globalement, nous remarquons que les femmes font plus preuve de capacité à gérer sur le long terme, d’où cette sensibilisation accrue à la notion de génération future comme le révélait une enquête d’Harris Interactive en mars dernier. L’homme est plus réactif, plus attaché à agir sur le court terme. C’est pour cela que les deux visions sont complémentaires et à même de créer des synergies. Concrètement, cela se traduit, par exemple, dans notre rapport aux ressources, naturelles notamment. Le penchant masculin serait de penser en termes d’exploitation, de maximisation et d’optimisation alors que le penchant féminin serait plutôt de penser en termes de gestion, de valorisation et de pérennisation. L’enjeu qui se cache en arrière-plan de ce schéma est la quête du pouvoir et la recherche de profit immédiat, sans doute plus chères aux hommes, que l’on retrouve aussi dans les usages de la science. Que recherche-t-on ? La puissance ou la pérennité ? Un compromis des deux est aujourd’hui indispensable pour construire une société soutenable. Nous souhaitons travailler avec notre environnement et pas contre, c’est pourquoi nous sommes particulièrement intéressées par les courants d’innovations tels que le bio mimétisme.

CGE : Qu’attendez-vous des grandes écoles ?

BWA : Nous souhaitons qu’elles soient moteur sur l’accès des femmes aux secteurs techniques et scientifiques. Certains secteurs d’activités sont encore largement dominés par le masculin, la parité doit pouvoir s’y installer en luttant contre les stéréotypes de ces métiers encore perçus comme masculins- je pense au BTP, à l’industrie. Les grandes écoles peuvent apporter leur contribution à améliorer l’égalité professionnelle en communiquant en amont de leur recrutement sur les filières scientifiques dès le lycée, à l’occasion par exemple de girls’ days organisés pour découvrir des métiers atypiques. Au-delà des disciplines scientifiques, nous souhaitons qu’il y ait de plus en plus de femmes à des postes de décisionnaires : les grandes écoles forment les responsables de demain, elles doivent donc être proactives sur ce champ, tant dans leurs missions d’enseignement et de recherche qu’au sein de leurs établissements (leurs personnels). De par leur relation privilégiée avec les entreprises, les grandes écoles devront être un vecteur du message sur la parité.
Enfin, nous attendons des élèves des grandes écoles, hommes et femmes formés pour devenir les décideurs de demain, un engagement plus important dans le DD tant au niveau entreprise que politique.

Pour avoir plus d’informations vous pouvez consulter le site internet de l’association.

Actualités DD dans et pour les écoles

L’Académie d’Agriculture de France, en partenariat avec Rennes-Métropole, Agrocampus Ouest, l’Inra et l’Académie des Technologies, organise les 14 et 15 octobre 2014 à Rennes un colloque sur le thème ”Devenir Métropole Soutenable”. Programme, inscription.

Vient de paraître chez Dunod : « l’éco-conception dans le bâtiment », coécrit par Jean-Luc Menet, référent développement durable de l’ENSIAME. Pour en savoir plus.

La 6ème édition du Challenge Green TIC Campus est officiellement lancée ! Les étudiants ont jusqu’au 31 décembre pour nous déposer des projets pour le campus de demain sur le site internet. Voir le communiqué de presse.

L’Association Bilan Carbone (ABC) propose désormais aux établissements d’enseignement supérieur d’établir un accord payant et spécifique afin d’intégrer une formation diplômante « Bilan Carbone® » pour les étudiants sur la comptabilité et les enjeux carbone, dans leur cursus estudiantin. Ces modules d’enseignement délivrent aux étudiants des attestations de formation Bilan Carbone®, reconnues par l’ABC, pour être utilisées en entreprises et collectivités. Pour en savoir plus sur ce partenariat vous pouvez visiter le site de formation IFC.

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