Accueil 5 DDRS 5 Flash info DD : La voiture au service des nouvelles formes de mobilités urbaines et une sélection des actualités DD dans les écoles

Flash info DD : La voiture au service des nouvelles formes de mobilités urbaines et une sélection des actualités DD dans les écoles

Le développement durable peut-il faire bon ménage avec la voiture individuelle ? Nos sociétés occidentales…
Publié le 25 mai 2011
Partager l'article avec votre réseau

Le développement durable peut-il faire bon ménage avec la voiture individuelle ? Nos sociétés occidentales sont organisées autour de la voiture, qui est devenue, à grand renfort de marketing, bien plus qu’un simple moyen de locomotion. Symbole de liberté, de statut social, la voiture s’est individualisée, s’est « démocratisée ». En 2009 en France, le parc automobile était estimé à plus de 37 millions de véhicules et continuait à croître au rythme de 1 % par an. Longtemps symbole de progrès, les aberrations et le cortège de maux générés par le tout automobile individuelle commencent à peser lourd dans la balance. Aux premiers rangs de ces aspects négatifs nous trouvons la dépendance énergétique (les transports dépendent à 97 % du pétrole), l’atteinte à la biodiversité (fragmentation des habitats par les réseaux routiers de plus en plus denses), la contribution au réchauffement climatique (première contribution en France), la pollution locale ou encore la saturation des zones urbaines (les embouteillages coûteraient 6 milliards d’euros à la France chaque année en heures perdues).

Mais les choses commencent à bouger, de nouvelles formes de mobilité urbaines apparaissent dans les grandes villes ou sont en cours d’expérimentation dans des villes plus modestes, comme nous le verrons plus loin dans le cas de La Rochelle. Ces changements sont les fruits de politiques volontaristes menées par un nombre grandissant de collectivités mais reflètent aussi une évolution des mentalités de leurs habitants, qui s’identifient de moins en moins à l’objet voiture. Une des nouvelles voies choisies, concept cher au développement durable, est l’économie de fonctionnalités appliquée à la voiture, ou comment faire payer un service, l’usage d’un véhicule, plutôt que le véhicule lui-même.

L’autopartage illustre parfaitement ce nouvel usage de l’automobile. Au-delà des nuisances générées par la voiture individuelle, cette nouvelle approche part du constat qu’une voiture, en ville, encombre, coûte cher (4 500 euros par an pour une petite urbaine selon l’ADEME), sert assez peu mais qu’il est difficile de s’en passer totalement (week-end à la campagne, transport d’objets lourds et/ou volumineux…). Il y a, à ce jour, trois modes d’autopartage ou assimilés qui viennent en complément du bouquet classique des transports collectifs :

  • la location de courte durée, déjà en place dans un certain nombre de grandes villes.
    Le véhicule à moteur thermique ou hybride est mis à disposition de l’usager pour une durée variant entre une heure et 48 heures en moyenne. L’usager paie en contre-partie un abonnement mensuel, un forfait horaire et des frais kilométriques forfaitaires. La voiture doit être ramenée sur le parking de départ. Les écoles de la CGE ne sont pas en reste sur ce type de service puisque BEM à Bordeaux a accueilli une station d’autopartage sur son parking dés 2009.
  • la location de très courte durée, encore peu répandue.
    La ville de La Rochelle est pionnière en la matière avec Yélomobile et Paris va lancer une offre à grande échelle en septembre 2011 : Autolib’ (pour faire écho à Vélib’). Le véhicule électrique est mis à disposition de l’usager pour une durée variant entre la demi-heure et quelques heures (les tarifs et l’autonomie des véhicules dissuadent des usages longs). L’usager paie en contrepartie un abonnement mensuel et un forfait horaire qui inclut la consommation d’énergie électrique. Le véhicule peut être laissé dans n’importe quelle station du réseau à l’image des vélos en libre service, du type Vélib’ à Paris.
  • Les taxis-bus automatiques ou Cybercars, qui en sont encore au stade expérimental.
    A nouveau la ville de La Rochelle s’illustre dans ce domaine puisqu’elle accueillera du 15 mai au 15 juillet 2011, et en avant première mondiale, le Cybercar, un taxi-bus qui fonctionne à l’électricité et sans chauffeur. Ce nouveau véhicule roule, s’arrête et évite les obstacles tout seul sans la moindre intervention humaine. Le principe est celui de « l’ascenseur horizontal » ainsi que se plait à le dire Xavier Detappe, chercheur à l’Ecole d’ingénieurs en génie des systèmes industriels de La Rochelle (EIGSI) : la voiture est appelée par un usager se trouvant à une station, via une plate-forme wifi, pour se rendre à une autre station, ainsi qu’on le ferait avec un ascenseur pour aller d’un étage à un autre. La question du modèle économique n’est pas tranchée à ce jour et dépendra principalement des politiques locales. En zone urbaine ce service pourrait être intégré aux « Pass  transport » développé par la plupart des villes. Du point de vue technique ces véhicules sont équipés de batteries au lithium, soit la dernière génération de batteries jusqu’alors cantonnée aux petites applications (téléphone, ordinateur), pour des raisons de coût et d’enjeux géostratégiques, le lithium étant très cher et produit à 70 % par trois pays d’Amérique du Sud. La performance de ces batteries est acquise et est supérieure à celle des autres batteries « froides » du marché ;  les travaux actuels se concentrent donc sur leur durée de vie en conditions réelles d’utilisation, avec de véritables véhicules électriques (conçus comme tels) ainsi que le précise François Duclos, lui aussi chercheur à l’EIGSI.

Quel que soit le mode choisi, les plus-values de l’autopartage sont nombreuses :

  • gain d’espace en ville : 1 voiture partagée = 8 voitures en moins sur la chaussée
  • diminution des émissions de gaz à effet de serre
  • diminution de la pollution sonore
  • allègement du budget automobile
  • un accès à la mobilité moins inégalitaire : utiliser plutôt que posséder
  • une activité créatrice de valeurs et d’emplois.

Enfin ce nouvel usage de la voiture laisse penser que les constructeurs automobiles seront amenés à s’écarter des modèles consuméristes régis par l’obsolescence programmée pour produire des voitures solides, durables, recyclables et sûres.

Gérald Majou de La Debutrie
Chargé de mission développement durable

Actualités DD dans les écoles

L’ESSEC IIES, Institut de l’innovation et de l’entrepreunariat social, organise le 20 mai une journée de conférences et d’ateliers sur l’égalité des chances dans l’accès à l’enseignement supérieur. Pour plus d’information vous pouvez contacter Claire Morkel au 01 34 43 32 05 ou vous rendre sur le site du colloque.

L’ESCEM Poitiers et l’Institut Jacques Cartier organisent le 3 mai à 18h15 une conférence animée par le botaniste Yves Baron sur le thème « L’homme et les plantes, un dialogue de sourds depuis la Bible ». Pour plus d’information merci de vous rendre sur le site de l’Institut Jacques Cartier.

L’Association Étudiante « Manger sans polluer » de Mines ParisTech organise une conférence le 5 mai à 16h30 sur l’alimentation et l’environnement. Cette conférence sera animée par Jean-Marc Muller, vice-président du Conseil national des jardins familiaux, créateur de la première gamme française d’engrais d’origine 100 % naturelle, auteur d’articles pour les revues spécialisées et membre du comité de pilotage du réseau d’épidémiosurveillance. Pour plus d’information merci de vous rendre sur le site de l’association.

Partager l'article avec votre réseau
Loading...