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Pourquoi le développement durable a-t-il une telle importance pour les Grandes Ecoles ?

La réponse à cette question s’appuie sur les principes qui sont à la base de…
Publié le 22 janvier 2014
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La réponse à cette question s’appuie sur les principes qui sont à la base de toute grande école.
Nos formations visent en effet à former des ingénieurs et managers professionnels, ce qui souligne d’emblée un sens des responsabilités (et la responsabilité du sens de ce qu’ils décident et font), une capacité à agir sur leur environnement, une volonté d’engagement dans leurs missions, et rejoint fortement l’un des grands principes du développement durable : le fait que chaque individu soit un acteur responsable et engagé.
Nos écoles sont en elles-mêmes, des écosystèmes, c’est-à-dire une communauté d’êtres vivants dans leur environnement. De par leur taille, tout ce qui s’y fait peut être visible et perçu de tous, personnels comme étudiants. Elles ont donc l’obligation de viser l’exemplarité dans la prise en compte des enjeux du développement durable sous toutes ses dimensions, car cela participe à leur pédagogie même.
Ces écosystèmes sont des écosystèmes ouverts, ancrés dans leur territoire, avec lequel les interactions sont particulièrement fortes et riches, allant dans certains cas jusqu’à l’animation des dynamiques territoriales en matière de développement durable, contribuant ainsi à « mettre en mouvement » tant les entreprises que les collectivités.
Nos écoles sont également des acteurs innovants, qui, adossés sur des activités de recherche en étroite proximité avec l’entreprise, contribuent à identifier, tester, mettre en œuvre les solutions technologiques qui répondent aux grands enjeux présents et à venir.

L’engagement des Grandes Ecoles est donc fortement ancré depuis la charte de la CGE pour le développement durable en 2003. La loi Grenelle du 3 août 2009 leur a donné une impulsion supplémentaire, en demandant que les établissements d’enseignement supérieur élaborent un Plan Vert pour les campus.
Pour cela, la CGE, la CPU et le REFEDD ont travaillé ensemble, avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et le ministère en charge de l’environnement, pour proposer à l’ensemble des établissements un canevas, permettant à chaque établissement de constituer son plan de stratégie de développement durable, et un référentiel, pour évaluer la mise en œuvre de cette politique développement durable.
C’est donc par le Plan Vert que nous, Grandes Ecoles, nous engageons, en rendant possibles et concrètes les transitions attendues et indispensables.

Depuis la constitution de ce référentiel en 2010, 2 campagnes d’auto-évaluation ont été successivement conduites. Fin 2013, une centaine d’établissements s’étaient ainsi engagés dans cette démarche d’auto-évaluation.

Un niveau conforme aux objectifs du Plan Vert a en particulier été atteint pour le développement des compétences et la mobilité interne ; la politique de la qualité de vie dans l’établissement ; la politique d’égalité des chances pour les étudiants.
A l’inverse d’autres points restent encore partiellement conformes, comme les ressources et le pilotage du développement durable et de la responsabilité sociétale ; la politique en faveur de la biodiversité ; le développement des compétences en DD&RS des personnels ; la promotion de la recherche interdisciplinaire.

Fort de cette expérience, nous avons lancé au niveau international « The Platform for Sustainability Performance in Education » réunissant les différents outils d’évaluation comme le Plan Vert. Soutenue pour les Nations Unies, cette plateforme couvre aujourd’hui les 5 continents. Nous accompagnons en effet en ce moment nos collègues sud-américains à créer leur propre outil.

Ainsi nous progressons, c’est indéniablement vrai. Nous avons pris l’initiative et avons conscience des enjeux du développement durable, du rôle de la recherche d’exemplarité qui est le nôtre pour l’impulsion et la promotion des valeurs sous-tendant le développement durable, du rôle déterminant que nous jouons dans la construction de la pensée des décideurs de demain, du rôle d’entraînement enfin que nous devons jouer au sein de nos écosystèmes.

Mais nous n’allons pas assez vite face aux enjeux écologiques et humains vitaux. Il nous faut désormais aller plus loin et mettre en place la labellisation qu’annonçait la loi Grenelle, que nous construisons actuellement au sein d’un groupe de travail rassemblant des Grandes Ecoles et des Universités volontaires. Il nous faut également être plus nombreux, et mobiliser l’ensemble de notre communauté, pour faire en sorte que toutes les Grandes Ecoles s’engagent dans cette démarche et, que chacune, ainsi, « prenne sa part ».

Un challenge… durable !

Anne Beauval
Directrice de l’École des mines de Nantes

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