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Télécom Bretagne: de la nécessité de s’engager dans le Plan vert

De la nécessité de s’engager dans le Plan vert et son futur dispositif de labellisation…
Publié le 29 janvier 2014
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De la nécessité de s’engager dans le Plan vert et son futur dispositif de labellisation
Retour d’expérience de Télécom Bretagne

Gérald Majou : Télécom Bretagne effectue chaque année, depuis 2010, une auto-évaluation de sa démarche développement durable, via le référentiel Plan vert. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous réalisez cette auto-évaluation ?

Cendrine Le Locat : Cette auto-évaluation constitue, pour la direction de l’École, une aide à la conduite de la démarche et ce, dans une logique d’amélioration continue. Elle permet d’identifier nos réussites et nos difficultés et de nous fixer des objectifs à court, moyen et long terme. Le fait que le référentiel Plan vert soit spécifique et commun à l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur est par ailleurs important. Même si des améliorations et/ou simplifications pourraient être apportées au référentiel, il a le mérite de nous permettre de nous situer sur des axes qui font sens par rapport à nos activités (ex. : formation, recherche) et de nous situer par rapport à la communauté des établissements d’enseignement supérieur français. Enfin, c’est un excellent moyen de communiquer en interne sur la démarche. En ce qui concerne Télécom Bretagne, chaque année, nous informons le personnel et les étudiants de l’École des résultats de l’auto-évaluation, tant pour Télécom Bretagne que pour l’ensemble des établissements l’ayant complétée et pour lesquels la CGE nous communique la synthèse.

GM : Votre École, s’est engagée depuis cette année, au même titre que 19 autres établissements d’enseignement supérieur, dans la conception du dispositif de labellisation Plan vert. Quelles sont vos motivations ?

CLL : Il nous a semblé important de nous engager dans cette voie. En 2012, nous avons fait l’expérience de l’audit Queste-SI (Quality System of European Scientific and Technical Education – Sustainable Industry). L’objectif de cet audit était pour nous multiple. Tout d’abord, nous le testions en tant qu’école pilote de l’Institut Mines-Télécom et nous souhaitions pouvoir nous comparer par rapport à d’autres établissements d’enseignement supérieur européens. Par ailleurs, il nous semblait particulièrement important et intéressant d’avoir un regard extérieur sur nos pratiques en termes de développement durable – il s’est avéré que nous avions tendance à nous sous-évaluer [Télécom Bretagne a obtenu un score de 3 sur 4 pour chacune des 4 dimensions du label]. L’audit a permis au personnel et aux étudiants, d’une part de se sentir acteurs de la démarche DD-RSE (plus de 30 personnes ont été impliquées dans l’audit) et, d’autre part, d’entendre un avis extérieur sur la démarche de l’École. Ce regard extérieur est, de mon point de vue, fondamental lorsqu’un établissement est engagé dans une démarche développement durable depuis quelques années. C’est comme dans une famille. Lorsqu’on a des choses à dire, celles-ci sont souvent mieux entendues lorsqu’elles viennent de l’extérieur, qu’elles soient positives ou négatives. Cela permet également de « relancer la machine » avant que celle-ci ne retombe comme un soufflet. C’est également valable pour les démarches qualité. Cette expérience, nous avons donc souhaité la mettre à profit de la communauté des établissements d’enseignement supérieur français en participant activement à la conception du dispositif de labellisation Plan vert. C’est ce que nous faisons à présent.

GM : Dans le cadre d’un séjour d’étude organisé par le DAAD et pour lequel la CGE a fait la promotion auprès des grandes écoles, vous vous êtes rendue en Allemagne en octobre dernier. Ce séjour avait pour thème « Higher Education for Sustainability and Green Campus ». Quels points de convergence et/ou de divergence avec la France avez-vous pu observer sur place ?

CLL : Nous étions une 15aine de personnes issues de différents établissements d’enseignement supérieurs français à participer à ce séjour. Nous avons pu observer que les universités allemandes prennent en considération trois axes dans leurs démarches de développement durable : le management environnemental des campus, la formation au développement durable et la recherche pour la durabilité. Certaines ajoutent un 4e axe qui est les collaborations partenariales. L’axe du management environnemental des campus fait l’objet d’une attention toute particulière de la part des universités visitées [1]. Elles ont toutes un responsable du management du système environnemental et sont toutes labellisées EMAS (Eco Management and Audit Scheme). Ce référentiel, créé en 1995 par l’Union européenne pour cadrer des démarches volontaires d’écomanagement utilisant un Système de management de l’environnement, est encore plus exigent que la norme ISO 14001. Globalement, les universités allemandes se sont engagées dans des démarches développement durable plus tôt que les établissements d’enseignement supérieurs français. Malgré une structure fédérale, l’Allemagne s’est dotée d’un comité national composé d’une 30aine d’experts. Ce comité s’est engagé de façon claire en faveur de « l’éducation au développement durable », suite à la conférence de Johannesburg de 2002 (UN Decade of Education for Sustainable Development 2005-2014). Dans le prolongement du comité d’experts, des groupes de travail ont été créés autour de plusieurs axes, dont un spécifique sur l’enseignement supérieur. Le gouvernement allemand a créé un label national intitulé Project of the Decade afin d’encourager et rendre visibles les projets innovants. À ce jour, 1700 projets et 17 villes sont labellisés. Je pense que les allemands sont plus pragmatiques que nous dans leur façon d’aborder le développement durable. Ils n’en sont plus au stade de se demander s’il faut, ou pas, engager leurs établissements dans une démarche en faveur d’un développement durable. »

Cendrine Le Locat
Responsable Développement durable et solidaire
Chef de projet « Humanités et sciences sociales »
Télécom Bretagne

[1] Universität Bremen, Leuphana – Universität Lüneburg, TU Berlin, Hochschule für Nachhaltige Entwickung Eberswalde et Freie Universität Berlin

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