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8e conférence des stages et autres actions de professionnalisation

Publié le 3 février 2023
8e conférence des stages et autres actions de professionnalisation
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La CGE était partenaire de la « Conférence des stages et autres actions de professionnalisation » qui s’est tenue mercredi 1er février 2023 à l’auditorium de l’Hôtel de ville de Paris à l’initiative de l’Association des villes universitaires de France (AVUF). Pour cette 8ème édition, dont étaient également partenaires le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), France Universités, ainsi que la Ville de Paris et la mutuelle Heyme, l’accent était placé sur l’international et plus précisément sur les mobilités étudiantes professionnalisantes en Europe.

Alors que les mobilités internationales connaissent un regain après bientôt trois années de crise sanitaire et que l’année 2023 a été décrétée « année des compétences » par la Commission européenne, il tenait à cœur aux organisateurs de la conférence d’explorer l’enjeu des mobilités professionnalisantes des étudiants dans l’espace européen.

A l’occasion de l’ouverture de la conférence, Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la maire de Paris en charge de l’enseignement supérieur, a notamment rappelé le caractère de « ville-campus » de la capitale française, qui comprend un grand nombre d’établissements d’enseignement supérieur – Grandes écoles et Universités – et son action pour l’accueil des étudiants internationaux. Anne-Sophie Barthez, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a pour sa part souligné l’importance des mobilités internationales dans les parcours étudiants et du travail à mener encore pour permettre à un plus grand nombre d’en bénéficier, mais aussi le caractère crucial des mobilités en Europe pour la construction d’une citoyenneté européenne.

Dispositifs et partenariats au service de la mobilité

Ces mobilités professionnalisantes empruntent ainsi de multiples vecteurs, qu’il s’agisse des stages réalisés dans le cadre du programme Erasmus + et de ses déclinaisons thématiques comme le programme des écoles du réseau Polytech, Polytech Green, qui promeut des mobilités douces et des expériences professionnelles en lien avec les objectifs de développement durable de l’ONU, ou encore du volontariat par l’intermédiaire du Corps européen de solidarité porté par l’Union européenne.

Les mobilités prennent également appui sur les nouveaux dispositifs de l’espace européen de l’ESR que sont les alliances universitaires européennes, notamment dans le domaine de l’entrepreneuriat, par exemple au sein de l’alliance UNITA, qui rassemble 6 universités du Portugal, de la France, de Roumanie, d’Italie et d’Espagne. Ces alliances permettront par ailleurs une mise en réseau des acteurs du monde socio-économique et de l’enseignement supérieur à une échelle inédite, favorisant une coopération pérenne et fructueuse dont les étudiants souhaitant effectuer une mobilité professionnalisante ne pourront que profiter, comme le rappelait Carle Bonafous-Murat, délégué permanent de France universités auprès de l’Union européenne.

L’enjeu des mobilités est également porté par les collectivités territoriales. Le jumelage entre la métropole de Saint-Etienne et la ville polonaise de Katowice ou les actions internationales déployées par la métropole européenne de Lille s’avérant un cadre tout à fait fécond pour appuyer les initiatives. Les collectivités territoriales jouent de fait un rôle d’appui et de coordination de l’ensemble des acteurs de l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche et constituent un maillon indispensable dans la promotion et l’exercice des mobilités étudiantes.

Préparer, expérimenter et valoriser la mobilité

L’enjeu de la préparation et de l’accompagnement des étudiants en mobilité professionnalisante s’avère également fondamental, ces mobilités devant être considérées comme une dimension essentielle et faisant partie intégrante des cursus de formation – la CTI oblige d’ailleurs les écoles d’ingénieurs à intégrer à l’ensemble des cursus qu’elles proposent une mobilité internationale – permettant non seulement un décentrement bienvenu, mais aussi et surtout l’acquisition de compétences interculturelles et professionnelles. Ces mobilités professionnalisantes participent certes, comme l’ont souligné Audrey Stewart, directrice du développement international aux Arts et Métiers, ainsi que Nicolas Glady, directeur de Télécom Paris et VP Formation et Carrières à la CGE, à l’internationalisation des cursus d’étude des apprenants, mais il convient désormais de travailler à une véritable internationalisation des établissements d’enseignement supérieur dans leur ensemble.

Outre les programmes et modules développés par les établissements, qui portent une attention toute particulière aux enjeux de l’interculturalité, et l’action de leurs professionnels qui procèdent au montage des dossiers et à l’accompagnement pratique des étudiants, ceux-ci peuvent aussi bénéficier du support des réseaux d’alumni de leurs établissements. Ces derniers peuvent non seulement leur apporter un soutien financier, faciliter leur intégration dans leur pays d’accueil, ou encore aider les étudiants à préparer leur entretien avec leur future structure d’accueil. Le dispositif de bourses de mobilité proposé par l’association des anciens élèves de l’Ecole supérieure des agricultures (ESA) d’Angers aux étudiants pendant leur cursus est un exemple en la matière.

Les étudiants disposent également d’un grand nombre de ressources externes à leurs établissements pour les aider à préparer leur mobilité et à accomplir leurs démarches administratives, en premier lieu des associations étudiantes comme ESN (European Student Network). Les étudiants peuvent par ailleurs bénéficier de l’accompagnement humain et documentaire offert par le dispositif Eurodesk, qui s’appuie en France sur le réseau des CIDJ, rechercher des stages sur des plateformes dédiées comme EU4EU, développer leurs compétences linguistiques grâce à l’EU Academy développé par l’Union européenne ou encore utiliser le dispositif Europass pour rédiger leur CV et leurs lettres de motivation. Des ressources sont enfin dédiées aux professionnels qui préparent avec les étudiants ces mobilités, notamment Euroguidance, réseau des professionnels de l’orientation financé par Erasmus +.

Si l’accent est mis sur l’acquisition de compétences, la recommandation est unanime : la réussite d’une expérience de mobilité passe nécessairement par une intégration à la vie locale et la participation à des activités sociales dans le pays d’accueil, ce qui peut se révéler plus difficile pour des étudiants en stage que pour ceux en échange académique. Là encore, l’appel aux réseaux associatifs, qu’il s’agisse d’anciens élèves ou d’étudiants de l’Erasmus Student Network est fortement encouragé. Par ailleurs, afin de faire des étudiants des représentants de leur territoire pendant leur mobilité, l’AVUF réfléchit, aux côtés d’autres villes européennes rassemblées au sein de ENUT (European Network of University Cities), à la création d’un statut d’ « étudiant ambassadeur ».

Les établissements, ayant préparé et accompagné leurs étudiants pendant leur mobilité, doivent également s’assurer de leur permettre de valoriser leurs compétences et leurs acquis à leur retour en France. Cette valorisation peut se traduire par l’attribution de crédits ECTS, mais aussi par une mise en évidence dans le CV des compétences interculturelles et des soft skills acquis durant la mobilité, grâce à des outils tels qu’Europass ou des portfolios de compétences. Tous insistent également sur l’importance de maintenir les réseaux créés sur place et incitent par ailleurs leurs élèves en retour de mobilité à apporter leur témoignage à ceux sur le point de partir.

Finalement, si l’accompagnement à la mobilité sortante est indispensable, il en est de même de la mobilité entrante. Des partenariats existent ainsi entre écoles et universités, collectivités et entreprises d’un territoire pour penser et améliorer l’accueil et l’insertion des étudiants européens et internationaux mais ils demeurent encore trop peu nombreux.

Des défis à relever pour la mobilité

Le regain des mobilités internationales ne doit pas faire oublier que des obstacles restent à lever afin qu’elles deviennent une réalité pour un plus grand nombre d’étudiants, d’autant que les mobilités constituent un fort d’élément d’attractivité pour les établissements d’enseignement supérieur.

Le manque de ressources financières représentent ainsi selon Carle Bonafous-Murat, l’obstacle principal aux mobilités étudiantes, les allocations proposées par les différents programmes ne couvrant pas l’intégralité des frais à engager, et un cadre européen pour le versement des gratifications de stage faisant encore défaut. Tous les obstacles légaux et administratifs doivent enfin être levés pour faciliter, sinon favoriser, la mobilité internationale des apprentis.

Dans ses remarques conclusives à la conférence, Jacques Comby, chargé de mission Universités européennes et coopérations internationales au MESR, a pu insister, tout comme l’avait fait en ouverture Anne-Sophie Barthez, sur le fait que l’attention indispensable aux enjeux environnementaux ne doit pas conduire à une disparition des mobilités internationales qui doivent être ardemment défendues. Il convient plutôt de s’attacher à se déplacer « différemment ».

Par ailleurs, les nouvelles alliances universitaires européennes ne doivent pas être considérées comme une nouvelle strate administrative, mais comme un acteur à part entière des écosystèmes de l’enseignement supérieur et de la sphère socio-économique, ce à toutes les échelles, du local au global, ainsi qu’un vecteur de professionnalisation, tant pour les étudiants que les chercheurs et l’ensemble des personnels des établissements d’enseignement supérieur.

Une dimension proprement européenne

Nelly Fesseau, directrice de l’agence Erasmus + France, a pu, en dernière instance, insister sur le caractère stratégique des mobilités étudiantes pour l’Union européenne, rappelant que le programme Erasmus + 2021-2027 était doté de 2,2 milliards d’euros contre 1,2 milliard d’euros pour la programmation précédente. Mais l’engagement de l’Union européenne et des états membres n’est pas que financier. En effet, la Commission a inscrit à son programme de travail pour l’année 2023 la révision du cadre de qualité des stages élaboré en 2014, considérant les stages comme la pierre angulaire de l’insertion professionnelle et de l’acquisition des compétences.

Erasmus + constitue d’autre part un outil essentiel pour relier les collectivités, les entreprises et le monde de l’enseignement supérieur autour de projets communs particulièrement féconds pour le développement des compétences. Et la directrice de l’agence Erasmus + France d’exhorter en guise de point final les établissements d’enseignement supérieur français à pleinement s’emparer du nouvel outil que sont les alliances pour l’innovation, qui visent à renforcer les capacités de l’Europe à innover en stimulant la coopération des connaissances entre l’enseignement supérieur notamment et l’environnement socio-économique.

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C’est ainsi que s’est achevée la 8e conférence des stages et autres actions de professionnalisation. La CGE tient à remercier ses partenaires, l’ensemble des intervenants et les participants pour leur présence. Les Commissions Formation et carrières et Relations internationales s’attacheront à poursuivre leur travail pour soutenir les écoles membres dans leurs démarches de professionnalisation des étudiants à l’échelle européenne et internationale, au travers de plusieurs groupes de travail et de projets tels que la participation à la création d’une norme de qualité internationale (ISO) pour les stages avec l’AFNOR.

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