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Former à la transition écologique en période de crise sanitaire

Une équipe de quatre enseignants d’IMT-BS a monté une négociation sur le climat pour 270…
Publié le 25 février 2021
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Une équipe de quatre enseignants d’IMT-BS a monté une négociation sur le climat pour 270 étudiants sur quatre jours, en 2018 et 2019, intitulée Leadership et Transition Ecologique. Mais que faire dans la situation qui était celle de la rentrée de septembre 2020 ? Impossible de faire bouger un si grand groupe de manière contrôlée. La solution trouvée a été de modifier substantiellement le dispositif. Les étudiants ont tout d’abord été organisés en  demi-promo (135), de manière à permettre de réaliser la Fresque du climat en respectant les gestes barrière, par groupes de 8. Les quatre jours ont donc été transformés en deux fois deux jours : 2 par demi-promo. Les équipes de 8 sont restées les mêmes sur les 2 jours, installées chaque fois au même endroit, pour éviter toute confusion dans les déplacements. Un système de régulation des entrées et sorties a été mis en place. Au lieu d’incarner des équipes (pays, ONG, associations d’entreprise) qui négocient, ce qui implique de nombreux contacts, il a été demandé aux étudiants de se projeter dans la perspective du zéro émission net qui est celui de la France comme de l’Europe, sur un territoire donné.

Mais la Fresque du Climat propose un constat, pas des solutions, et encore moins des solutions territorialisées ou incarnées dans des acteurs. Comment faire pour retrouver les acteurs et les objectifs à atteindre ? La solution proposée est à quatre étages.

Premièrement, un document « Solutions » a été produit, qui donne les principaux leviers de réduction des émissions de GES. Il est constitué de cinq documents : une représentation du « budget carbone » et de ses principaux déterminants (émissions fossiles, « puits de carbone ») ; le scénario de référence pour la France (Stratégie Nationale Bas Carbone ou SNBC), sous sa forme la plus simplifiée ; un chiffrage des émissions individuelles moyennes ; le schéma proposé par negawatt d’une évolution possible du système énergétique ; et le chiffrage de Carbone 4 quant à la part individuelle et la part collective (1/4 et 3/4, rapport Faire sa part). Le tout fait 8 pages. Un document par personne est mis à disposition.

Ensuite l’idée a été d’utiliser les Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET), les Régions et Métropoles ayant l’obligation de publier un « diagnostic » en la matière, disponible sur internet. Chaque équipe de 8 a été amenée à choisir un PCAET parmi ceux qui étaient proposés, de manière à leur permettre de travailler sur une entité politique à laquelle ils s’identifient – Rouen Métropole, Pays de Limours, la Guadeloupe, Paris Saclay, Plaine Commune Saint-Denis etc. le choix était vaste et susceptible de rencontrer les origines des étudiants. Il a été fait en sorte que les choix soient suffisamment divers pour ne pas se retrouver avec trop d’homogénéité.

Les trois demi-journées ont ensuite été organisées comme des séances de lecture approfondie et progressive des PCAET, entrecoupées de leçons magistrales et de présentations des travaux tirées au sort. La première demi-journée était consacrée à un résumé des caractéristiques du territoire, de ses émissions et des solutions proposées par le PCAET. Un regard critique était demandé. Les étudiants passaient la seconde demi-journée à identifier les acteurs qui sont derrière les émissions et les solutions, ainsi qu’à déterminer quelles sont les populations les plus exposées aux conséquences du réchauffement. Le poids politique de chaque acteur devait également être déterminé et justifié. La troisième et dernière demi-journée consistait à établir une stratégie de mobilisation des acteurs, par le truchement de la collectivité territoriale en charge de la mise en œuvre du PCAET : mobiliser les populations exposées, faciliter la montée en puissance des porteurs de solution et trouver des issues pour les acteurs faisant obstacle.

Deux messages clé ont été portées au cours de chacune des deux demi-journées :

  • le changement climatique est un enjeu majeur, mais les solutions existent, le problème est de les généraliser
  • la condition du changement réside dans la perception et l’analyse des intérêts, et ceux-ci peuvent évoluer sous l’influence du leadership.

Les évaluations étudiantes ont globalement été très bonnes, ce qui fut une grande satisfaction, pour un module créé en peu de temps dans le mois de juillet.

 

Fabrice Flipo, professeur de philosophie d’IMT-BS

 

A propos d’Institut Mines-Télécom Business School – www.imt-bs.eu

École publique et socialement inclusive, proche des écoles d’ingénieurs, Institut Mines-Télécom Business School forme des managers et des entrepreneurs responsables, innovants et ouverts sur le monde, qui guideront les organisations dans les transitions au cœur de la société de demain : numérique, énergétique et écologique, économique et industrielle. Forte de la pertinence de sa recherche et de ses formations, de son soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat, de sa proximité avec les entreprises et de son ancrage dans son territoire, Institut Mines-Télécom Business School tend vers l’excellence pour contribuer au développement économique national et local et à la création de valeur pour toutes ses parties prenantes. Elle partage son campus avec l’école Télécom SudParis, également membre de l’IMT. L’école compte 1500 étudiants, figure chaque année au classement des meilleures business schools françaises et européennes, et est accréditée AACSB et AMBA.

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