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Le PSSM : former à la santé mentale, un levier positif pour agir (Mines Saint-Etienne)

Publié le 14 février 2023
Le PSSM : former à la santé mentale, un levier positif pour agir (Mines Saint-Etienne)
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La santé mentale ne peut plus être laissée de côté. Et les grandes écoles ne sont pas épargnées. Leurs personnels ont besoin de ressources pour être capables d’agir quand un élève, un collègue ou un proche souffre psychiquement. Nous pensons donc que la proposition de Mines Saint-Etienne de se former aux Premiers Secours en Santé Mentale est un bel exemple d’action.

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Quelques éléments de contexte pour mieux comprendre ce que sont les troubles psychiques et se poser la question de comment agir :

- La COVID et ses multiples confinements ont mis à mal toute la population française. « Les travaux réalisés par le biais des enquêtes menées auprès de la population confirment le contrecoup des confinements sur l’accroissement de la prévalence de troubles du sommeil, de symptômes anxieux, de symptômes dépressifs, ainsi que de symptômes persistants associés à un stress post-traumatique » (Santé Publique France, 15/03/2022). 

- « Plus de 3 millions de personnes vivent avec des troubles psychiques sévères » (Site de l’UNAFAM).

- « Plusieurs troubles psychiques peuvent apparaître chez l’adolescent et le jeune adulte. Les plus fréquents sont les troubles anxieux, dépressifs, du comportement alimentaire ou addictifs. La schizophrénie est aussi un risque mais elle est plus rare » (Site AMELI, 15/11/2022).

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A Mines Saint-Etienne, les questions du handicap traversent toutes les activités de l’école. Il existe une commission handicap depuis 2011 et une référente handicap a été nommée en 2014. Du côté de l’enseignement, des actions de sensibilisation auprès des étudiants sont proposées depuis de nombreuses années. Ainsi, le thème de la journée handicap de 2023 sera le handicap mental. En recherche, des enseignants-chercheurs ont des partenariats avec des associations du milieu du handicap depuis 2012. Leurs derniers travaux portent sur les questions du pouvoir d’agir dans les ESAT. La Direction des Ressources Humaines est investie dans des journées comme les DuoDays et accompagnent régulièrement des stagiaires à la découverte des métiers de notre environnement. Dans le cadre du module interculturel proposé à nos étudiants généralistes du cycle Ingénieurs Civils des Mines, un atelier autour de la maladie psychique a été proposé par l’UNAFAM. L’UNAFAM, c’est plus de 15 000 adhérents et 112 délégations avec 2 000 bénévoles, majoritairement des proches concernés par la maladie et formés. Partout en France, depuis 1963, l’UNAFAM accueille, écoute, soutient, forme, informe et accompagne les familles et l’entourage de personnes vivant avec des troubles psychiques. Les étudiants qui ont suivi ce module ont fait de très bons retours. Les personnels qui ont géré la formation aux étudiants ont proposé à la DRH et au comité de suivi QVT (CS QVT) de former les personnels de l’Ecole. Le CS QVT et la DRH ont très vite validé la formation proposée. Ainsi s’est mis en place le dispositif de formation PSSM : Premiers Secours en Santé Mentale. Le déploiement des premiers secours en santé mentale figure sur la feuille de route du gouvernement et est inscrit parmi les 30 mesures énoncées lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. L’objectif de l’association PSSM est de former 750 000 secouristes en santé mentale d’ici 2030. PSSM France est une association à but non lucratif fondée en 2018 par l’INFIPP, Santé Mentale France et l’UNAFAM dans une dynamique partenariale. "Les premiers secours en santé mentale constituent l’aide qui est apportée à une personne qui subit le début d’un trouble de santé mentale, une détérioration d’un trouble de santé mentale ou qui est dans une phase de crise de santé mentale. Les premiers secours sont donnés jusqu’à ce qu’une aide professionnelle puisse être apportée ou jusqu’à ce que la crise soit résolue. Ils sont l’équivalent, en santé mentale, des gestes de premier secours, qui eux apportent une aide physique à la personne en difficulté". Site pssmfrance.fr (24/01/2023).
C'est pour cela qu’au premier semestre 2022, la Directrice des Ressources Humaines et le CS QVT ont soutenu la proposition d’une formation PSSM. Ainsi plus d'une vingtaine de salariés, Enseignants-chercheurs ou non, personnels en lien direct avec les étudiants ou non, ont été formée en deux sessions en 2022/2023. La formation basée sur des échanges, des films, des études de cas permet d’acquérir progressivement un protocole d’action pour apporter un soutien immédiat à une personne en souffrance mentale. « Une formation très intéressante, impliquante qui permet de bien positionner les maladies mentales comme des maladies… cela permet de voir les crises comme des symptômes à prendre en compte, sans dramatiser. Mettre des mots sur ces maux pour les sortir du déni, c’est certainement une bonne façon de les dédramatiser… » (ND)

Dépression, troubles anxieux, psychoses, problèmes liés à la dépendance… « Cette formation permet de prendre conscience de ce qu'est la santé mentale : de l'anxiété aux troubles bipolaires, de la dépression aux addictions, ce champ est extrêmement vaste et nous concerne toutes et tous. C'est pourquoi je trouve cette formation indispensable. » (CS)

Ces principaux troubles de santé mentale sont abordés pour permettre à chacun de mieux appréhender les différentes typologies de crise et connaitre des ressources mobilisables. L’intervenant de ce type de formation est accrédité PSSM et membre de l’UNAFAM. Ainsi, la formatrice de ses deux sessions a, par son parcours personnel et professionnel, permis d’apporter de nombreux exemples et des réponses à tous types d’interrogation.

« En tant que novice, j'ai découvert des aspects liés à la santé mentale que je ne connaissais pas. Le contenu est très intéressant, très complet. J'ai trouvé le partage d'expérience de la formatrice capital. Il permet de se rendre compte des situations que l'on peut rencontrer dans la vie de tous les jours et comment les appréhender ». CR

Un manuel est remis. Il deviendra certainement la référence pour ces nouveaux secouristes en santé mentale. « Une formation originale dans le spectre des formations connues, qui permet d'élargir le champ des relations interpersonnelles ; d'améliorer les capacités et d’élargir les possibilités d'aide et d'accompagnement des étudiants ou de toute personne en difficulté psychologique. Extrêmement enrichissante, remarquablement riche et documentée. » JQ. Deux jours riches en échanges, en réflexions et en questionnements. Au final, chacun se sent un peu plus capable de pouvoir apporter un soutien initial à une personne qui éprouve le début d’un trouble de santé mentale, une détérioration d’un trouble ou qui est dans une crise de santé mentale. « La formation nous a donné les clés pour aborder les problèmes de santé mentale tout en définissant très clairement les limites de notre rôle. En parallèle, cela a mené à beaucoup de réflexion sur des problématiques spécifiques au milieu de la recherche et en particulier sur la gestion de la santé mentale des doctorant.es: Comment détecter plus tôt les étudiant.es en souffrance, comment mieux les accompagner et surtout, comment prévenir/éviter les difficultés des étudiant.es ? » FC et JM. L’intérêt de cette formation de secouriste est d’entrer très facilement dans la culture « formation à la sécurité » qui existe à Mines Saint-Etienne. Des secouristes du travail actifs sont reconnus et proposent régulièrement des actions de formation ou remises à niveau. "Comme pour les premiers gestes de secours, on espère ne pas en avoir besoin, mais il est important qu'un maximum de personnes soit formées." AT. Le conseiller de prévention est même impliqué dans l’organisation d’une formation à la Santé et la Sécurité des étudiants de 1ère année. Pour lui, le PSSM c’est : « Une formation exigeante qui permet d'identifier les situations de troubles psychiques dans son environnement, mais aussi quelques techniques pour apporter de l'aide et orienter vers les secours professionnels. Ces questions sont d'une telle complexité que la contribution des secouristes formés est difficile à quantifier ! » JPP

Alors, ces premiers secouristes en santé mentale rejoindront certainement leurs collègues déjà secouristes. Les premiers secours en santé mentale sont l’équivalent en santé mentale, des premiers secours qui eux, apportent une aide physique à la personne en difficulté.

Une réelle satisfaction des nouveaux secouristes encourage à poursuivre cette initiative pilote. « Formation prenante et intéressante, nous interroge sur la psychologie humaine, nous ouvre les yeux sur les problèmes sociétaux réels et sur la santé mentale notamment ». MP Des sessions de retours d’expérience sont en cours de montage, à la demande des personnels formés. Cette formation aux PSSM sera certainement proposée à d’autres personnels de Mines Saint-Etienne. Il a même été évoqué que cette formation puisse être proposée aux étudiants qui pourraient alors se prévaloir d’être secouriste en santé mentale.

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Un des impacts les plus importants de ce type de formation est certainement d’enlever du non-dit sur les troubles psy et de permettre de les placer au rang des maladies et pathologies qui existent dans la vie de tous. Et pouvoir parler de sa maladie mentale est certainement une bonne façon de la prendre en considération et de favoriser la mise en marche sur le long chemin des soins.

Le mot de la fin de RJ : "Mieux connaître les troubles en santé mentale, déconstruire les préjugés, accompagner vers des professionnels adaptés, détecter et agir lors crise ; en deux jours l'ensemble de ses aspects sont abordés! Une formation nécessaire pour nous professionnels en contact permanent avec des étudiant·es, du public, des doctorant·es, des collègues...mais plus largement en tant que citoyenne."

Nadine Dubruc,
Enseignant-chercheur en SHS, Mines Saint-Etienne
Christine Jamen,
directrice des Ressources Humaines, Mines Saint-Etienne

A propos des Mines Saint-Etienne

Membre de l’Institut Mines-Télécom, rattachée au Ministère en charge de l’industrie, l’École des mines de Saint-Étienne figure parmi les plus prestigieuses écoles d’ingénieurs de France.

Dédiée à la formation d’ingénieurs généralistes et de spécialités de haut niveau, déployant une recherche orientée vers l’industrie, Mines Saint-Étienne a également un rôle prépondérant dans l’accompagnement des entreprises à la transition industrielle via son programme Mines Saint-Étienne Tech. Mines Saint-Etienne emploient 438 salariés dont 142 chercheurs et enseignants chercheurs dans 5 centres de formation et de recherche et 8 laboratoires. 158 doctorants sont encadrés dont 49 % internationaux. 2482 étudiants sont formés à Mines Saint-Etienne dont 2168 en formation ingénieur : 660 élèves Ingénieurs Civils des Mines (ICM) ; 307 élèves Ingénieurs Spécialité Microélectronique et informatique (ISMIN) ; 1122 élèves ingénieurs de spécialité en formation sous statut salarié

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