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Afrique : les institutions d’enseignement supérieur acteurs essentiels du développement socio-économique de leur région

Le taux d’accès à l’enseignement supérieur en Afrique en 2023 sera de 30% (18% seulement…
Publié le 27 novembre 2018
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Le taux d’accès à l’enseignement supérieur en Afrique en 2023 sera de 30% (18% seulement aujourd’hui), avec 18 millions d’étudiants en 2023 dont 1/16 qui poursuivra ses études hors de son pays de résidence, ce qui représente le taux de mobilité le plus élevé au monde.

Le nombre d’étudiants en Afrique a plus que triplé ces 15 dernières années : il est passé de 3,5 millions étudiants au début des années 2000 à plus de 12 millions actuellement, selon les dernières statistiques de l’UNESCO (environ 2/3 en Afrique sub-saharienne et 1/3 en Afrique du Nord). Nous continuerons à assister à une croissance explosive des effectifs scolarisés dans l’enseignement supérieur en Afrique dans les prochaines années avec un rythme annuel de croissance attendu de près de 10 % par an, dépassant ainsi toutes les autres régions du monde.

L’Afrique, continent de l’avenir, dessinera ainsi la nouvelle carte de la croissance économique. Le continent ne cesse d’attirer de plus en plus de multinationales qui se développent et également diversifient leurs investissements au-delà du secteur traditionnel des industries extractives.

Nous avons installé notre campus emlyon business school à Casablanca pour être un acteur majeur de la formation des jeunes et la transformation des pratiques professionnelles et pour accompagner la croissance et le développement de ce marché émergent. Au Maroc et en Afrique, nous avons décidé de rompre avec les logiques réductrices de délocalisation des formations supérieures et de bâtir un projet éducatif et sociétal évolutif, reforgeant une appropriation des spécificités régionales, basé sur un socle de qualité académique distinctif d’emlyon.

Nous nous positionnons dans une perspective collégiale de co-conception de notre offre éducative et de (trans)formation avec nos partenaires locaux, entreprises et acteurs de la société civile, mais aussi établissements d’enseignement supérieur de haut niveau. Les logiques d’assistance en Afrique sont complétement dépassées. Nous nous situons  dans une logique de coopération.

Nous sommes conscients du rôle que doivent jouer les institutions d’enseignement supérieur dans la promotion du développement socio-économique de leur région. A travers ces différentes initiatives, nous souhaitons affirmer notre ambition d’être un acteur fortement impliqué dans son environnement et soucieux de sa contribution sociétale.

Néanmoins, plusieurs défis restent encore à relever : il s’agit d’abord de mieux adapter l’offre de formation au marché de l’emploi. Notre rôle est aussi et avant tout d’orienter les étudiants vers les filières porteuses d’emplois et vers les métiers créateurs d’emplois tels que l’entrepreneuriat, l’une des pierres angulaires de la renommée d’emlyon. Nous avons le devoir, non seulement de proposer  des formations de même qualité que celles que nous proposons sur nos autres campus en France, mais aussi de les adapter au contexte local. Nous voulons contribuer à réduire l’inadéquation des compétences à l’environnement économique d’aujourd’hui et de demain et mieux préparer les jeunes diplômés du supérieur à évoluer dans une économie africaine en pleine mutation tout en favorisant l’innovation et l’esprit d’entreprise dans l’objectif d’accompagner l’essor de ce continent en mouvement.

Nous assistons à l’arrivée massive de fonds d’investissements et de groupes privés d’enseignement supérieur en Afrique et en particulier au Maroc comme cela fut le cas en France il y a quelques années, sauf que la demande et les attentes de nos différentes parties-prenantes (élèves, parents, entreprises, gouvernements…) sont complétement différentes et nécessitent des capacités d’adaptation et d’anticipation plus importantes qu’en Europe ou en Amérique du Nord où le secteur est beaucoup plus mature et structuré.

L’enseignement supérieur en Afrique devra également contribuer à réduire les inégalités entre les sexes. Les femmes restent, malgré une notable évolution ces dernières années, sous-représentées dans l’enseignement supérieur africain et, en particulier, en Afrique subsaharienne. Aussi, nous accorderons, notamment, des bourses spécifiques aux femmes dans l’ensemble de nos programmes proposés sur notre campus de Casablanca, en formation initiale et continue.

Dans 10 ans, seules les institutions d’enseignement supérieur qui auront su se détacher de leurs logiques locales et se positionner comme des acteurs visionnaires et créatifs, réussiront leur mission sur ce superbe continent regorgeant de richesses et de talents humains. Nous serons un de ces acteurs,  pleinement dans la logique de notre signature « early maker » : une grande école qui essaie, expérimente et innove en avançant avec les autres.

 

Tawhid Chtioui
dean
emlyon business school Africa

A propos de Tawhid Chtiouti

Tawhid Chtioui est Professeur & Directeur Général emlyon business school Africa. Titulaire d’un Doctorat en Sciences de Gestion de l’université Paris Dauphine, il a occupé des fonctions scientifiques et dirigeantes dans différentes écoles de commerce en France. Il est Auteur de plusieurs articles scientifiques et a enseigné dans différentes écoles et Universités en France et l’international. Il est serial entrepreneur et a exercé des activités de conseil et de formation en entreprise. Tawhid CHTIOUI est Chevalier de l’ordre des Palmes Académiques (promotion du 14 juillet 2016).

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